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4 Mai 2020 | Profession
 

Épisode 47 de notre revue de presse des témoignages de buralistes à travers les régions (voir 3 et 2 mai).

•• « Masques disponibles ». Sébastien Treve, patron d’un tabac-presse à Montbéliard propose à la vente 2 000 masques chirurgicaux, en papier, depuis la fin de semaine dernière.

Il a remué ciel et terre depuis des jours pour trouver des grossistes distribuant en France. « Bien sûr, je pouvais commander en Chine mais je n’étais pas certain de voir arriver les masques dans les temps. En même temps, les prix ne cessent de grimper. La dure loi de l’offre et la demande …».

Le buraliste comptait vendre 1,50 euro le masque acheté à son fournisseur 1 euro. Ce jeudi, l’État a fixé le plafonnement du prix des masques chirurgicaux à 95 centimes mais sans encadrer celui des masques grand public en tissus ( voir le 2 mai ). Pour le coup, il va vendre à perte ses 2 000 masques.

« C’est comme ça. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas acheté ces masques pour faire des bénéfices mais pour satisfaire la demande insistante de ma clientèle ». Il compte d’ailleurs offrir 400 masques à sa commune de résidence. (L’Est Républicain)

•• Une buraliste à Rennes a décidé de mettre en place « un drive de produits locaux, de la même façon que le point relais-colis ». Un site a été créé pour aider les producteurs locaux à continuer la vente directe de leur production.

Sur le site, on trouve pour le moment du pain, du fromage, du café, du savon, des huiles et des huîtres … Le bar étant fermé, la buraliste a vidé les frigos pour y mettre les produits.

Le principe est simple, les commandes et le paiement se font directement auprès des producteurs. L’établissement est le lieu de dépôt relais. Les habitants du quartier ont tout de suite adhéré : « ils ont même aidé à monter des étagères » (Ouest-France).

•• Une buraliste de Vatan (30 kilomètres de Châteauroux) est lasse des « couacs » dans le réapprovisionnement en timbres postaux depuis le début du confinement En dehors de trois commandes effectuées pendant cette période, toutes ont subi des aléas.
Paiement débité mais commande non livrée, retards dans les livraisons … « Rien ne va plus ! Et la Poste ne répond pas, on ne peut plus la contacter, hormis par e-mail. J’ai dû faire intervenir la Confédération des buralistes pour dénouer la situation et obtenir le remboursement de ma première commande. 

« La dernière, en date du 21 avril, est partielle. Cela est loin du compte quand il faut pallier à la désaffection des services de La Poste pour un bassin de vie de plus de 7 000 habitants. 

Je ne dois pas être seule à me débattre avec ces tracasseries, d’autres de mes collègues doivent se trouver dans la même situation. Avec ma dernière livraison, je dois tenir et répondre aux demandes. J’ai limité la vente en gros, afin de satisfaire le maximum de personnes » (La Nouvelle République).

•• C’est chaud en Ile-de-France pour trouver des masques ces derniers jours. Seulement 2 bureaux de tabac sur 10 ont pu en proposer à leurs clients d’après la Fédération Ile-de-France des buralistes . « Il ne suffit pas de faire une annonce pour que ça puisse être le lendemain dans les boutiques » déclare Philippe Alauze, buraliste à Maison-Alfort, et secrétaire général des buralistes franciliens (France Bleu).

•• Depuis le début du confinement, un bar-tabac-presse de Rosiers-sur-Loire (2 305 habitants, 30 kilomètres d’Angers) propose un nouveau service de restauration à emporter, afin de continuer à répondre aux besoins de la population locale. En complément des activités tabac, vape, presse, jeux, point retrait Crédit mutuel, timbres-Poste …

Chaque midi : différents menus, dont un plat du jour chaud et un dessert. Et chaque samedi midi, une nouvelle spécialité est à emporter à l’occasion du « Rendez-vous Burger » Ces plats (sur commande) sont cuisinés principalement avec les produits des artisans locaux. (Ouest-France)

•• À Barcelonne-du-Gers (1 360 habitants, à côté de Nogaro) le tabac-presse reste un lieu d’échanges … devant la porte en faisant la queue. Le flux des entrées est régulé, l’équilibre – entre la protection du personnel et celle des clients – soigneusement étudié : pas plus de 1 client par caisse. La mairie a fourni du gel .

Le buraliste estime que les conséquences économiques dues à cette situation ont un impact limité pour son commerce.

Le buraliste joue aussi un rôle social, de solidarité. Ainsi, il est amené à imprimer les devoirs des élèves dont les parents n’ont pas le matériel adéquat ; il imprime également des attestations de déplacement dérogatoire, fait des photocopies … Il va être en mesure de commercialiser des masques « grand public », Afnor, en tissu lavable, au prix maximum de 5 euros  (La Dépêche du Midi).