Si les addictions des Français semblent globalement maîtrisées après un an de pandémie, de fortes disparités apparaissent entre les tranches d’âge et les régions, selon un sondage réalisé en ligne du 15 au 16 mars en France sur un échantillon de 1 004 personnes.
Après un an de pandémie, deux confinements et plusieurs périodes de couvre-feu, l’Obs s’est interrogé sur le rapport des Français à leurs addictions. Si ces dernières ont augmenté pour 14 % des Français, selon ce sondage en partenariat avec YouGov, elles n’ont malgré tout pas connu l’explosion redoutée.
Une nuance toutefois : le sondage porte sur l’état des addictions après un an de pandémie, et ne prend pas en compte les disparités qui ont pu exister d’une période de confinement à une autre.
•• Ainsi, la consommation de tabac. Si 15 % des personnes interrogées n’ont pas l’impression d’avoir augmenté leur consommation en un an, 11 % ont vu cette dernière augmenter et 6 % diminuer. En d’autres termes, quand certains ont profité de cette période pour arrêter de fumer, d’autres n’ont pas compté leurs cigarettes.
Concernant l’alcool, 15 % des Français ont diminué leur consommation depuis un an. Un chiffre supérieur à ceux l’ayant augmentée (13 %). Elle reste toutefois stable pour 32 % des sondés. L’« effet apéro », moment où la contamination peut être maximale, a donc bien été contré.
Pour les produits stupéfiants (cannabis, cocaïne, LSD, etc.), si 9 Français sur 10 (89 %) déclarent ne pas en consommer, 2 % ont constaté une hausse de leur consommation, et 3 % une baisse. Pour 4 %, celle-ci n’a pas évolué.
•• Dans l’ensemble, 14 % des Français interrogés estiment que leurs addictions (tabac, alcool, jeux d’argent, stupéfiants) ont globalement augmenté depuis le début de la pandémie, tandis que 31 % pensent qu’elles sont restées stables. Elles ont même diminué pour 7 % d’entre eux.
En outre, 66 % des personnes interrogées sont confiantes dans la maîtrise de leur addiction et ne redoutent pas une augmentation de celle-ci dans les mois à venir, contre 30 % des Français qui le craignent.
•• Le sondage YouGov montre par ailleurs des disparités régionales. Ainsi, 19 % des habitants du Nord-Ouest de la France ont le sentiment que leurs addictions ont augmenté, contre seulement 10 % en région parisienne.
C’est également parmi les « CSP- » (employés, ouvriers non qualifiés) qu’une hausse des addictions se fait le plus ressentir : 18 % des interrogés ont ce sentiment, contre 15 % des CSP + et 10 % des inactifs.
•• Enfin, la tranche des 18-24 ans est celle qui a le plus tendance à voir une augmentation de sa consommation d’alcool (19 %, contre 18 % observant une baisse), de stupéfiants (9 %), de tabac (18 %) et de jeux comme les paris sportifs (9 %, contre 13 % de baisse).
À l’inverse, les 55 ans et plus sont les moins concernés par ce sentiment d’augmentation.