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8 Mar 2015 | International, Trafic
 

Terrorisme groupe belmokhtarL’attentat de vendredi soir 6 mars en plein cœur de Bamako, au Mali, qui a fait cinq morts dont un ressortissant français, a été revendiqué par le groupe djihadiste de Mokhtar Belmokhtar dont l’un des surnoms – « Mister Marlboro » – ne fait guère mystère sur la nature de l’une de ses sources de financement (voir Lmdt des 17 et 31 janvier 2013).

Effectivement, le lien entre contrebande du tabac et terrorisme est établi (voir Lmdt du 11 janvier 2015). Dans sa dernière édition, La Revue Civique (publication de réflexions et commentaires qui se veut « le nouveau lien des acteurs citoyens ») donne la parole à la chercheuse américaine Louise Shelley, spécialisée dans le terrorisme international (dirigeante du « Terrorism, Transnational Crime and Corruption Center »). Extraits :

• « Les réseaux criminels et terroristes se pensent comme un grand commerce, de manière très rationnelle. Ils se développent dans l’économie illicite, et concernent principalement le monde développé ».

• « Je commence mon dernier livre (« Dirty Entanglements » ou « Sales enchevêtrement » / Cambridge University Press- 2014) par l’attentat commis dans le sud de l’Algérie, où les terroristes ont financé leur organisation par le trafic de cigarettes, puis par les prises d’otages d’Européens. Pays développés et pays en développement sont liés par cette histoire. L’attaque en Algérie est à ce titre exemplaire ».

• « Une partie des cigarettes vendues en France l’est de manière illicite. Un tiers de ce marché illicite provient d’Afrique du Nord. Les cigarettes vendues en contrebande sont transportées par petits paquets, par mules un peu partout en Afrique du Nord, elle sont très difficiles à détecter et donc à stopper. On dit que, pour la drogue, environ de 10 % des marchandises sont arrêtées par la douane ou la police. Pour les cigarettes, c’est seulement 1 à 2 % ».