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8 Mar 2022 | International, Profession
 

Nickel passe le Rhin, annonce à son tour Les Échos. À partir de 2023, la néobanque sera disponible auprès des distributeurs de billets de loterie en Allemagne (voir 28 février). Dans un pays toujours très attaché au cash mais où agences et distributeurs de billets disparaissent, elle peut viser haut, selon le quotidien économique. 

« Notre ambition est d’ouvrir 5 000 points de distribution et convaincre 600 000 clients d’ici cinq ans », explique au quotidien économique, la directrice générale de Nickel, Marie Degrand-Guillaud.

En Allemagne, la néobanque va coopérer avec Ilo-Profit, filiale commune de plusieurs sociétés d’État de loterie. Leur logo rouge sur fond jaune agrémenté d’un trèfle est bien connu des Allemands. La marge d’expansion est large avec ce réseau comptant 22 000 points de vente dans toute l’Allemagne.

•• « Le marché allemand est particulièrement favorable pour au moins trois raisons » détaille Marie Degrand-Guillaud.

1• Pour commencer, « l’Allemagne reste le pays d’Europe le plus sensible aux paiements en espèce » et donc, escompte-t-elle, à une néobanque qui facilite les retraits. La Bundesbank relève que les espèces représentaient encore 60 % des paiements en Allemagne en 2020, malgré le décollage du « sans-contact » pendant la pandémie.

2• Ensuite, en période de taux d’intérêt faibles, les frais bancaires ont considérablement augmenté en Allemagne « avec une moyenne de 135 euros par an », constate Marie Degrand-Guillaud. Or, l’offre de Nickel commence à 20 euros pour les comptes de base.

3• Enfin, la crise sanitaire a accéléré la fermeture des guichets et distributeurs. Le nombre d’agences a diminué de 40 % depuis 2007 et l’hécatombe s’est accélérée avec la restructuration de Deutsche Bank et Commerzbank en cours. L’Allemagne compte désormais 3,2 agences pour 10.000 habitants contre 5,3 en France, selon une étude de la banque allemande d’investissement, la KfW.

•• Si le marché potentiel est favorable, Nickel n’arrive pourtant pas en terrain conquis. Des concurrents actifs tels que N26, Trade Republic et Vivid Money ont déjà une offre très compétitive en Allemagne, pointe Les Échos.

La néobanque devra ensuite montrer patte blanche à une autorité financière allemande, la BaFin, beaucoup plus sévère depuis quelle a été prise en faute dans le scandale Wirecard. Or, si Nickel reste sous l’autorité française de l’ACPR, son « passeport européen » la place également sous la surveillance des gendarmes financiers locaux.

« Nous sommes conscients de nos responsabilités » assure la directrice générale de Nickel, en expliquant que 20 % du personnel, soit 120 personnes, est affecté à ces questions de fraude et de blanchiment d’argent.