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10 Nov 2021 | Profession
 

En une de son édition du 8 novembre, Ouest France lance un appel contre la désertification des bourgs : « vite un café, vite un commerce ». Mais il n’y a pas de fatalité comme le prouve une commune de 500 habitants dans les Côtes d’Armor.

« Il y a près de cinquante ans, il y avait vingt-sept bistrots ici … » décrit le maire de Plussulien (40 kilomètres au sud de Saint-Brieuc), Gilles Thomas. Actuellement, le bar-tabac et la boulangerie sont les seuls commerces. Et ils ont failli disparaître il y a dix ans.

•• En septembre 2011, l’opération SOS Villages, imaginée par le journal de 13 h de TF1, venait pour donner un coup de pouce à la commune : le fonds de commerce de la boulangerie cherchait un repreneur, tout comme le bar-tabac. Le restaurant était déjà fermé et n’a pas trouvé d’acheteur.

Une décennie plus tard, la boulangerie et le bar-tabac sont toujours installés dans la rue du Centre. Seuls les gérants ont changé. « En dix ans, il y a eu deux changements pour chaque commerce », explique le maire.

•• Côté boulangerie : « on s’en sort bien ici, On a des habitants mais aussi beaucoup de gens de passage. » Par contre, « on ne fait pas de sandwiches, pour ne pas faire de concurrence à L’Éden le midi » assure la boulangère. À moins de 100 mètres, juste devant l’église Saint-Julien, le bar-tabac Le Central est devenu L’Éden, en 2018.

•• Aux commandes, Noël et Pascaline Billard. « Tout le monde fait tourner l’établissement. Certains se sont même désabonnés de leur journal pour venir le chercher directement ici » s’amuse le buraliste. Dans son bar-tabac, « il y a de tout : jeunes, moins jeunes, travailleurs, retraités, hommes ou femmes, etc. C’est la vie d’une commune. »

Deux changements majeurs ces dernières années : une terrasse, depuis 2016, lors du réaménagement du bourg, et un service de restauration le midi. Ici, on propose « une cuisine de grand-mère » fait maison : bœuf bourguignon, pot-au-feu, tomates farcies, etc. Ça change tous les jours » explique Noël Billard, qui a lancé un service de livraison à domicile, depuis la pandémie.

Pour Gilles Thomas, « la situation actuelle est mieux qu’il y a dix ans ». Mais le maire a un nouveau cheval de bataille : le maintien de l’école primaire, aujourd’hui menacée. « L’école, c’est 30 à 40 % de l’économie du village. Sans elle, ce sera très compliqué : il y aura beaucoup moins de passage … ».