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10 Fév 2013 | Pression normative, Vapotage
 

Le professeur Bertand Dautzenberg a trouvé un nouveau cheval de bataille. Justifié de son point de vue, tant le sujet de la cigarette électronique reste dans un flou réglementaire et sanitaire qui exige éclaircissement. Une semaine après ses déclarations dans un reportage de l’AFP (voir Lemondedutabac du 1er février), il réclame, dans une tribune publiée dans les pages « Sciences & Technologies » du Monde Week-End, une réglementation sans délai de la cigarette électronique.

« En l’absence de certitudes sur le niveau de toxicité à court et à long terme, les autorités se doivent, au nom du principe de précaution, d’encadrer sans délai et de façon adaptée, ces produits qui, en tout état de cause, ne sont pas dénués de tout danger. » De plus, aucune analyse (et pourtant nombreuses, reconnaît-il) n’aurait, à ce jour, prouvé l’efficacité de ce dispositif pour l’arrêt du tabac.

La situation de ce produit doit être clarifiée, estime le pneumologue. Actuellement, en France, la cigarette électronique n’est pas « un produit du tabac » mais «  de consommation courante » en deçà des 20 mg/ml de teneur en nicotine. Dans d’autres pays, elle est soit interdite, soit considérée comme un médicament.

Et c’est bien la solution que défend le Pr Dautzenberg : le statut de médicament. Comme le sous-entendrait, selon lui, la proposition de la Directive Tabac qui établit  le seuil de 4mg/ml (voir Lemondedutabac du 8 février) à partir duquel la cigarette électronique est considérée tel un médicament. Comme le demandent des associations européennes qui descendent au palier de 0,1% de nicotine dans le e-liquide. La e-cigarette pourrait alors devenir un produit de réduction ou d’arrêt du tabagisme, « comme la méthadone pour la dépendance à l’héroïne ».

Autre souci du pneumologue : que « la e-cigarette ne devienne pas un produit d’initiation à la dépendance, un produit pour braver les interdictions, un produit de promotion directe du tabagisme. Le rachat des compagnies d’e-cigarettes par les cigarretiers ne peut qu’inquiéter les pneumologues, comme tous ceux qui tentent de réduire la dépendance tabagique ». « Une réglementation s’impose d’urgence alors que les ventes explosent » conclut Bertrand Dautzenberg.

On pourrait faire remarquer que l’explosion des ventes, c’est effectivement l’enjeu qui semble intéresser de plus en plus un lobby aussi puissant que l’industrie pharmaceutique.