À moins d’une semaine de l’entrée en vigueur d’un nouveau règlement, le 1er juillet (voir 28 avril et 9 juin), de nombreux cafetiers et restaurateurs craignent de perdre leur terrasse estivale installée sur des places de livraison ou de deux-roues. La Ville de Paris se veut rassurante
Son compromis, selon Le Parisien : leur permettre de gagner de l’espace pour accueillir des clients, tout en établissant un cadre légal afin d’harmoniser le partage de l’espace public et sanctuariser les places de livraisons, indispensables aux artisans et commerçants de la capitale.
•• Une restauratrice installée rue de Grenelle (7ème) regrette une forme d’arbitraire, qui pénaliserait les établissements qui n’ont pas la chance d’avoir une terrasse estivale située sur une place de stationnement classique.
Le gérant d’un bar dans le 9ème, dont la terrasse occupe une place de livraison, a écrit à la Ville de Paris pour demander du temps, comme d’autres collègues : « on veut une tolérance pour la garder trois mois et faire un essai, et on verra pour l’an prochain. Si c’est pour l’installer un mois et la retirer ensuite, ce n’est pas rentable ».
•• Olivia Polski, adjointe (PS) en charge du commerce, veut faire preuve de bon sens. « Il n’y aura pas de couperet au 1er juillet », annonce-t-elle. Pour cette première saison, une tolérance pour les terrasses installées sur des emplacements réservés s’appliquera.
« Plus de 500 demandes de terrasses estivales ont déjà été effectuées, et la délivrance des autorisations pourrait prendre du temps » poursuit-elle. En effet, les demandes doivent être jugées conformes par les services de l’urbanisme et de la voirie, tandis que la police et les pompiers sont aussi consultés, afin que les terrasses ne gênent pas leurs interventions. Au total, entre un et trois mois d’attente avant une éventuelle autorisation …
En revanche, elle rejette les accusations de gestion arbitraire : « les restaurateurs savaient que les terrasses seraient éphémères, il n’y a jamais eu de surprise. Nous voulons les rendre pérennes, mais pour cela il nous faut un cadre pour réglementer ».
•• Dans l’ensemble, la mise en place des terrasses estivales est tout de même saluée par les professionnels parisiens. « Nous sommes ravis de cette décision » rappelle David Zenouda, représentant de l’Umih Paris, « tout n’est pas idéal, nous pouvons comprendre les problèmes qui se posent, tout est allé très vite ».
Les concertations se poursuivent, et la Ville de Paris plaide le travail en bonne intelligence. Des demandes de déplacement de certaines places de stationnement pourraient être traitées au cas par cas avec les mairies d’arrondissement.