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1 Sep 2017 | Observatoire
 

La mèche s’est rallumée cet été, les promesses de contraventionnalisation-dépénalisation de la campagne présidentielle encore dans les têtes (voir Lmdt du 1er juin).

Tout est parti des déclarations sans détours du procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, le 26 juillet dans les colonnes du Dauphiné : « de toute [sa] carrière …jamais vu une ville aussi pourrie et gangrenée par le trafic de drogue (…) Il y a des points de revente quasiment partout, Cela touche tout le centre-ville ».

•• L’une des spécificités de Grenoble, c’est un trafic qui s’insère au cœur même de la ville, là où il n’y a ni grands ensembles ni tours. La situation géographique de la ville – proche de la Suisse et de l’Italie – en fait également une véritable plaque tournante du trafic, de cannabis principalement, mais aussi de cocaïne. Et les affaires réalisées dans les stations alpines alentour, où les dealers ont des antennes, sont juteuses. Enfin, avec un lourd passé de grand- banditisme et de mafia italo-grenobloise, dès qu’il y a un conflit dans la ville, on prend les armes …

•• Le maire, Éric Piolle (EELV) – partisan de la légalisation du cannabis – a pris la balle au bond : « en France, on refuse ce débat, alors qu’il est urgent de la poser ». Son adjointe déléguée à la tranquillité publique, Elisa Martin, a fait appel à Éric Coquerel (député de Seine-Saint-Denis de La France insoumise, parti membre de l’équipe municipale), pour relayer la demande à l’Assemblée nationale.

•• À la suite des propos du procureur, les syndicats de police sont montés au créneau, réclamant plus de moyens. « Peu importent les effectifs ! » juge Jean-Yves Coquillat « même avec 300 gardiens de la paix supplémentaires, cela ne suffira pas. Derrière, le parquet ne pourra pas suivre ».

Pour lui, comme pour la municipalité, la proposition d’Emmanuel Macron visant à « contraventionnaliser » l’usage du cannabis est « insuffisante ». Le député LRM Olivier Véran (voir Lmdt du 16 mai) se dit quant à lui « ouvert » à ce « débat de société ». « L’étude de cette mesure aura au moins l’avantage de mettre le sujet sur la table », conclut-il.