La mission d’information parlementaire qui planche sur la question de la réglementation et de l’impact des différents usages du cannabis (thérapeutique, CBD ou récréatif / voir 23 décembre 2019) a déjà auditionné environ 80 experts et parties prenantes (dont la Confédération des buralistes / voir 23 juillet 2020)
Elle vient de lancer un questionnaire en ligne sur le sujet spécifique du cannabis récréatif (voir 14 janvier 2021) qui a déjà reçu plus de 200 000 réponses, selon Caroline Janvier, députée (LREM, Loiret) rapporteuse thématique de la mission dans une interview à 20minutes. Extraits.
•• « Cette consultation sur le cannabis récréatif connaît un fort succès, nous avons été surpris par l’ampleur du nombre de réponses. Nous en avons déjà reçu plus de 200 000 réponses (le questionnaire est en ligne sur le site de l’assemblée nationale jusqu’au 28 février / ndlr). À leur lecture, nous constatons que les personnes qui répondent sont majoritairement des hommes jeunes qui connaissent bien le sujet et sont parfois militants.
« Certaines réponses le montrent bien. La plupart d’entre eux savent, par exemple, qu’il y a un consensus scientifique sur le fait que l’alcool et le tabac sont plus dangereux et addictifs que le cannabis. Ce constat a notamment été relayé par la revue scientifique The Lancet en 2010. Aujourd’hui, nous souhaitons ouvrir cette consultation à davantage de Français pour avoir une photographie plus proche de la réalité.
•• « Nous allons remettre, au printemps prochain, un rapport sur le cannabis récréatif qui sera étayé avec des données récentes, et qui aura été enrichi avec les retours d’expérience étrangers. Au Canada, par exemple, la légalisation du cannabis a permis une diminution de la consommation chez les plus jeunes.
« Ce document pourrait servir de support pour la présidentielle de 2022, permettre de rouvrir le débat sur le cannabis, d’en changer les termes. Nous avons notamment auditionné Rachida Dati (maire du 7e arrondissement de Paris et candidate pour représenter la droite à la présidentielle et elle s’est montrée très ouverte sur ce sujet-là.
« On voit ainsi qu’il y a une évolution au sein de la classe politique. Un sondage montre notamment que plus de la moitié des maires d’Ile-de-France sont favorables à un changement de législation et à une légalisation encadrée de ce produit (voir 20 janvier 2021).
•• « (…) De manière générale, je sens qu’on n’a pas le même niveau de maturité sur ce sujet qu’il y a dix ou quinze ans. Et il y a aussi tout ce qui se passe à l’étranger. On voit bien que plus on mettra de temps à débattre sur ce sujet, plus on prendra du retard sur le plan économique. On le voit bien avec la question du cannabis thérapeutique.
« Il est dommage que la France soit en retard sur ce sujet-là car une fois que les filières sont structurées et organisées, c’est bien plus compliqué… »