Plusieurs nouvelles substances chimiques cannabinoïdes seront interdites à la vente et à la consommation – à partir du 3 juin – annonce, ce 23 mai, l’Agence nationale de Sécurité et du Médicament (ANSM).
Cette décision a été prise après que les Centres d’Évaluation et d’Information sur la pharmacodépendance-addictovigilance (CEIP-A) ont reçu « des signalements de consommation ayant entraîné des effets graves » : perte de connaissance, coma, convulsions, forte anxiété, tachycardie, etc. selon Le Parisien.
•• « Ces effets sont souvent plus intenses que ceux ressentis lors de la consommation de cannabis et peuvent nécessiter une prise en charge urgente des professionnels de santé, plus particulièrement avec les cannabinoïdes de synthèse », prévient l’ANSM.
Pour être précis, « depuis septembre 2023, 90 cas ont été recensés après avoir consommé des cannabinoïdes, notamment le H4CBD (un dérivé du CBD) », indique Agnès Laforest-Bruneaux, directrice adjointe de la direction de la surveillance de l’ANSM. 40 % d’entre eux ont donné lieu à un passage aux urgences ou à une hospitalisation. Certains consommateurs deviennent aussi dépendants.
Outre le H4CBD, seront désormais interdits d’autres cannabinoïdes formés à partir d’un même noyau : H2CBD, le HHCPO, le THCP, le THCA, etc. Mais aussi des produits purement chimiques, au nom souvent barbare : 5F-Cumyl-Pegaclone, Cumyl-CH-Megaclone, BZO-Hexoxizid, etc.
•• Toutes ces substances sont vendues sur Internet et dans des boutiques de CBD, facilement accessibles à Paris et dans les grandes villes, à coups de slogans marketing aguichants. On les trouve sous forme de résine, d’herbe, de bonbons comme des « gummies », de poudre ou encore d’e-liquide, à ingérer ou à fumer. Mais leur possible dangerosité est impossible à détecter.
Un consommateur risquera désormais jusqu’à un an d’emprisonnement et 3 750 euros d’amende, avec la possibilité de régler une somme forfaitaire de seulement 200 euros.
Mais les autorités le savent : quand des produits sont placés sur la liste des stupéfiants et donc interdits, d’autres sont déjà en train d’être synthétisés … Voire accessibles sur Internet. Il y a un an, l’ANSM avait d’ailleurs classé « stupéfiants » le HHC et deux de ses dérivés.
« On définit une structure chimique, afin d’englober une famille de substances qui présentent les mêmes risques pour le consommateur », indique pour sa part Agnès Laforest-Bruneaux. Et d’ajouter : « Mais la vigilance est bien sûr maintenue, c’est l’une des missions de l’ANSM de surveiller l’émergence de nouvelles substances. » (Voir aussi 13 juin et 23 mai 2013).