La Fédération des buralistes d’Ille-et-Vilaine tenait son assemblée générale ce 29 septembre. Au menu des discussions : la baisse des ventes et l’essor du marché parallèle du tabac. Mais pas seulement.
438 buralistes enregistrés en ce mois de septembre dans le département : un chiffre relativement stable, ce qui est une bonne nouvelle pour le secteur, dans un contexte compliqué, selon le compte-rendu d’Ouest France.
•• « Il y a une grande inquiétude quant à l’impact du marché parallèle, qui se développe sur l’ensemble du territoire », pointe Serdar Kaya, vice-président de la confédération nationale et présent à la réunion ce dimanche, « cela impacte à la fois les buralistes et les recettes fiscales. »
Depuis le début de l’année, les ventes ont chuté : les achats de cigarettes ont baissé de 10,2 % depuis janvier en Ille-et-Vilaine (contre 12 % au niveau national). Un décrochage qui s’explique par la hausse du prix du tabac en janvier (entre 50 centimes et 1 euro le paquet), mais aussi et surtout par l’essor du marché parallèle, qui représente désormais 40 % des ventes au niveau national.
La raison ? Les buralistes pointent les effets de l’adoption au printemps d’une nouvelle loi permettant d’acheter à l’étranger jusqu’à quatre cartouches, contre une seule auparavant, pour se mettre en conformité avec les règles européennes. « Le problème, c’est qu’il y a eu une grosse erreur de communication, certaines chaînes d’information en continu ont laissé entendre qu’il n’y avait plus de limites » note Serdar Kaya, « le gouvernement a été contraint de rappeler que ce n’était pas illimité, mais le mal était fait » (voir 29 mars et 11 avril).
Même si l’Ille-et-Vilaine est géographiquement éloignée des pays où le prix du tabac est moins élevé (Belgique, Espagne), le département n’est pas à l’abri des importations illégales, pointe Loïc Vilboux, président de la fédération d’Ille-et-Vilaine. « Nous avons l’autoroute gratuite, mais aussi les pêcheurs, par exemple, qui peuvent ramener des cartouches de cigarettes » avance-t-il, « sans compter les achats illégaux sur Internet. » Il fustige l’augmentation des prix qui, selon eux, est contreproductive : « ça ne fait pas moins fumer les gens, mais ça augmente les ventes de contrebande ».
•• Malgré ce contexte compliqué, le secteur reste dynamique en Ille-et-Vilaine : pas moins de 43 débits de tabac ont déjà été repris depuis le début de l’année (60 en tout l’année dernière).
« C’est le signe que notre métier continue d’attirer » se réjouit Loïc Vilboux, qui pointe aussi le développement de nouveaux services offerts par les buralistes, du paiement de proximité pour les impôts à la vente de cafés à emporter, en passant par la livraison de colis. « Heureusement, nous sommes des commerçants résilients », conclut-il. (Voir aussi 3 octobre 2023).