Les buralistes de la Loire sont remontés ! Entre le prix du tabac qui pourrait encore s’envoler et le marché noir, beaucoup sont à bout de souffle annonce Le Progrès (édition Loire).
Philippe Coy est venu les rencontrer à l’occasion de l’assemblée générale, organisée ce 24 septembre, sous la houlette de Gilles Grangier, président départemental. Et leur apporter le soutien dont ils ont bien besoin … Interview sur le contexte.
• Le Progrès : Le prix du tabac va-t-il encore augmenter ?
•• Philippe Coy : Je vais bientôt poser la question au nouveau ministre des Comptes publics. Je vais surtout lui demander un moratoire sur la fiscalité liée au tabac !
• Le Progrès : C’est une question de santé publique…
•• Philippe Coy : Vous avez raison : pour l’OMS, il faudrait augmenter le tabac pour dissuader les gens de fumer. C’est de la théorie de bureau. Parce que dans la vraie vie, plus le tabac augmente, plus les fumeurs se tournent vers les marchés parallèles, en achetant du tabac de contrefaçon, fabriqué avec des produits illicites (…)
• Le Progrès : Et c’est donc un manque à gagner pour les buralistes…
•• Philippe Coy : C’est un manque à gagner pour les buralistes et pour l’État ! Aujourd’hui, le marché parallèle, c’est 35 à 40 % du marché total du tabac. Au premier semestre 2024, Bercy s’inquiétait : il manquait 400 millions d’euros de taxes sur le tabac dans les caisses de l’État à cause du marché parallèle. Ils viennent enfin de prendre conscience de l’ampleur de la situation que l’on dénonce depuis des années !
• Le Progrès : Vous étiez déjà dans la Loire il y a trois ans … On a l’impression que les choses n’ont guère évolué ?
•• Philippe Coy : Si, les choses évoluent. Certes, pas assez vite… Mais le travail des policiers, des gendarmes, des douaniers porte ses fruits …
• Le Progrès : Comment se portent les buralistes de la Loire ?
•• Philippe Coy : Ils souffrent, plus que d’autres départements, du marché parallèle. En 2023, il y a eu 44 cessions de magasins sur les 330 enseignes et 20 % du réseau s’est engagé dans une vraie transformation de leur commerce, pour qu’ils soient plus attractifs et répondent mieux aux attentes des consommateurs.
• Le Progrès : Sur quels produits misez-vous à l’avenir ?
•• Philippe Coy : En France, il y a 3,5 millions de vapoteurs. C’est aussi ça, l’avenir : je souhaite que le réseau des buralistes, réseau d’entrepreneurs responsables, devienne le lieu officiel de distribution de la nicotine sous toutes ses formes, encadré par les autorités. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Photo : Le Progrès Frédéric Paillas