Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
8 Mai 2024 | Profession
 

Indispensables pour certains en fin de soirée, générateurs de nuisances pour les autres, les buralistes ouverts de nuit sont-ils encore bien implantés à Toulouse ou sont-ils plus nombreux à tirer le rideau définitivement ? Enquête de La Dépêche.

La métropole de Toulouse compte environ 150 buralistes. Et parmi eux, 8 restent ouverts après 23 heures en centre-ville.

•• Un chiffre qui peut paraître faible, mais qui serait en augmentation selon Frédéric Pailhé, président de la fédération des buralistes de Haute-Garonne : « il y a une vingtaine dannées, on avait seulement deux tabacs qui étaient ouverts la nuit sur Toulouse. Et aujourdhui, on en a beaucoup plus, je dirais même une dizaine. » Reste que la situation est contrastée.

« On subit trop de dangers. Cest trop risqué pour nous de travailler la nuit », explique une salariée du bar-tabac « La Chope Matabiau ». Désormais fermée à partir de 20 heures, l’enseigne était pourtant ouverte jusqu’à 2 heures du matin il y a encore une dizaine d’années. Ce sentiment d’insécurité domine chez les professionnels. Pour Frédéric Pailhé, ce phénomène est réel, mais dépend aussi et surtout des quartiers : « au sein des quartiers difficiles, il y a intérêt à être prêt pour la nuit. Ça peut vite devenir compliqué ».

•• « Avant darriver ici avec mon associé, on a fait une étude de marché. On a remarqué quaux alentours, aucun tabac n’était ouvert la nuit. Là, actuellement, on ferme à 23 heures, et on est les seuls dans le quartier à fermer si tard. On espère, dici deux à trois mois, pouvoir rester ouvert jusqu’à plus tard dans la nuit » avance le nouveau propriétaire (photo) depuis une dizaine de jours du tabac « Le Havane ».

Les établissements se font rares au-delà de 23 heures en centre-ville de Toulouse. Une aubaine pour les professionnels qui jouent la carte de l’ouverture tardive : « entre 21h30 et 1 heure du matin, cest vraiment-là que le monde vient. Les gens ne travaillent généralement pas le soir et en profitent », confirme le manager du tabac « Le Carnot ».

Pour les buralistes travaillant de nuit, « cest pratiquement que des cigarettes quun buraliste va avoir à vendre », poursuit le responsable. Rares sont ceux qui s’y rendent à 1 heure du matin pour un pari sportif. La clientèle des fumeurs sort dans les bars et les boîtes de nuit. Parfois le buraliste va aussi vendre des produits pour les vapoteuses, « mais ça reste une toute petite minorité » tempère Frédéric Pailhé.