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25 Déc 2023 | Profession
 

Le 2 janvier, Jean-Michel Quintin, buraliste à Albi (Tarn) prendra une retraite bien méritée. Durant toutes ces années, il sest battu pour son quartier Cantepau et les buralistes, pendant 17 ans à la tête de la chambre syndicale départementale (voir 26 septembre 2020, 20 avril 2018, 2 novembre 2014). Reportage-hommage de La Dépêche du Midi.

Toutes les trois secondes, il s’arrête pour saluer quelqu’un, parler avec un autre, demander des nouvelles d’un troisième. Ici on l’appelle « Tonton » ou Jean-Michel : « je suis le grand tonton. J’adore les gens ». À tel point que même retraité, le buraliste va continuer à sinvestir pour ce quartier quil aime.

•• Jean-Michel Quintin s’est installé à Cantepau en 1997. Il cherchait du travail, voulait rester sur Albi et habitait pas loin, juste derrière Mazicou. « Je ny connaissais rien. Je n’étais pas fumeur », avoue-t-il. 26 ans plus tard que de chemin parcouru.

De ce parcours, il retiendra deux choses principales. Son combat pour les buralistes : « je me suis passionné pour ce métier ». Très vite, il rentre au syndicat et prend des responsabilités départementales puis nationales. Il sera de tous les combats … Ce métier, il l’a vu changer. Quand il a démarré, le tabac représentait 70 % de son chiffre, aujourd’hui c’est 40 %. On sest diversifié, il faut vivre avec son temps », assure-t-il.

•• Son second grand combat sera pour Cantepau. Au départ, les commerces étaient positionnés autour d’un square : « nous étions enclavés là-bas. On ne pouvait pas survivre ».

Jean Michel Quintin et les autres commerçants proposent de déménager sur un boulevard au milieu du quartier. Le combat durera 7- 8 ans, avant d’aboutir en 2018. « Cela a été le fruit dun travail collectif (…)  Si on navait pas fait ça, aujourdhui le quartier serait désert », se félicite-t-il, même s’il avoue qu’il manque encore des commerces. Paris gagnant, aujourd’hui ce sont entre 600 et 700 clients jour qui viennent au magasin.

Ce quartier, c’est sa vie, et Cantepau lui rend bien. En 2006 quand il est victime d’un violent braquage, ils seront 350 à venir lui manifester leur soutien avec cette banderole : « Jean-Michel, reste, sinon le quartier sera mort sans toi. » Dans son bureau, l’article est encore affiché. Tout comme le Mercure d’or que lui remettra Bruno Le Maire le ministre de l’Économie en personne en 2019.

•• Son seul regret ? Avoir un peu délaissé sa famille. « Je ne suis jamais parti avec mes filles en vacances ». Mais aujourd’hui, également conseiller municipal, il compte bien se rattraper. Avec trois priorités : voyager, se consacrer à la lecture et à la culture. Photo : DDM