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22 Déc 2023 | Profession
 

Les patrons d’un bar tabac au Mans (Sarthe) depuis une dizaine d’années proposaient le service de colis. Juste avant les fêtes de fin d’année, exaspérés par le comportement de leur clientèle ils préfèrent arrêter ce service.

Quand ils ont commencé, ils savaient très bien qu’ils ne feraient pas un gros chiffre d’affaires avec cette nouvelle activité. C’était avant tout pour rendre service. Sauf qu’après le confinement, et à quelques semaines des fêtes de fin d’années, les clients sont de plus en plus exigeants, autoritaires et surtout mal polis.

•• « Moi, je suis à deux doigts du burn-out, on nous prend pour des chiens avec les colis » déplore le buraliste à France Bleu Maine. Sa femme est, elle aussi, écœurée par le comportement de certains clients et par l’afflux de commentaires sur les réseaux sociaux : « il y a certains clients que l’on va voir une fois, pendant une minute, ils ne disent pas bonjour, ni merci, et après, ils se défoulent sur les commentaires réseaux. Pour moi, c’est du harcèlement moral. »

Le service des colis pour un buraliste, c’était au départ un produit d’appel pour que le client achète en même temps autre chose, comme un ticket de jeu, un magazine, des cigarettes ou pour boire un café.

Mais actuellement, dans ce bar-tabac, c’est plutôt la course au client qui passe le moins de temps dans l’établissement, selon le couple : « on a écoulé jusqu’à près de 200 colis par jour. Aujourd’hui, c’est trop. Ce n’est plus un service ». L’établissement recevait entre 15 et 30 centimes d’euros par paquet : « on ne fait pas le chiffre avec les colis, on voulait rendre service ; aujourd’hui, le service n’est plus là ; on préfère arrêter » rajoute le patron.

•• En Sarthe, trois quarts des buralistes proposent le service des colis, selon la présidente des buralistes. Pour Laurence Proust (présidente de la fédération départementale), ceux qui ne le font pas, c’est parce qu’ils n’ont pas la place dans leurs locaux.

Elle reconnait aussi que la période des fêtes est souvent tendue avec les clients qui ne sont pas toujours très aimables avec les buralistes. Elle souligne aussi que parallèlement, il y a aussi des liens très importants avec un autre type de clientèle, beaucoup plus fidèle.