Les buralistes ont entamé une profonde transformation de leur modèle il y a quatre ans. Quels services proposeront-ils demain ? Ouest France fait le point avec Jean-Philippe Perot, président de la fédération de Maine-et-Loire (voir 16 novembre 2021).
Ouest France : Que pensez-vous de Telcofactory, ce nouvel opérateur de téléphonie angevin qui veut faire vendre ses forfaits par les buralistes ?
Jean-Philippe Perot : Hugues et Stanislas Bridault m’ont contacté il y a quelques mois pour me présenter leur projet. À présent, le dossier est entre les mains de la Confédération nationale. Rien n’est encore signé. Je préfère donc ne pas commenter.
Ouest France : La Confédération reçoit-elle beaucoup de propositions de ce type ?
J-P. P. : Oui, on reçoit beaucoup d’offres de partenariat car les buralistes constituent un super maillage, avec une forte présence en ruralité et des amplitudes horaires très larges. Heureusement qu’on ne dit pas oui à tout ! Nous, on est vraiment à la recherche de services de proximité qui nous permettent de diversifier nos activités tout en étant utile aux clients.
On peut prendre l’exemple du compte Nickel, créé pour attirer des gens débancarisés. Nous nous sommes lancés, et aujourd’hui Nickel est la première banque de France avec plus de 3 millions de clients ! C’est une success story.
Ouest France : Quels services expérimentez-vous actuellement ?
J-P. P. : En ce moment, nous réalisons un test avec la société pour installer des distributeurs automatiques de billets dans une vingtaine de bureaux en France. Demain, ce sera peut-être généralisé. On étudie aussi un système de gardiennage de clés avec une société nantaise. Et avec La Poste, on met en place l’envoi de colis et de recommandés chez tous les buralistes, pas seulement ceux qui font relais postal Récemment, le ministre de l’Intérieur voulait aussi nous confier la vente de cartouches pour les chasseurs, mais je suis moins convaincu.
Ouest France : Que représente la vente de tabac dans vos activités ?
J-P. P. : Le tabac, c’est encore plus de 50 % de nos encaissements. Mais les ventes s’effondrent à cause de la contrebande et de la contrefaçon. On a bien senti le vent tourner, alors on s’est engagé dans une transformation de nos commerces il y a quatre ou cinq ans. On est accompagnés par l’État dans le cadre du fond de transformation, qui prévoit des aides financières. En Maine-et-Loire, un quart des buralistes ont déjà osé ce changement.