En 20 ans, le département de Meurthe-et-Moselle a perdu la moitié de ses buralistes (178 aujourd’hui contre presque 380 au début des années 2000). Mais l’hémorragie semble être stoppée a indiqué Hervé Garnier (président de la fédération des buralistes de Meurthe-et-Moselle) lors de l’assemblée générale qui s’est tenue à Flavigny ce samedi 23 mars (voir aussi 25 mars).
Après la fermeture de trois bureaux en 2022, seuls deux ont mis la clef sous la porte en 2023. « L’avenir est rassurant : on a des reprises, des ventes, des successions… Et surtout, on voit des jeunes arriver dans la profession » a-t-il souligné selon L’Est Républicain. À ses côtés, Philippe Coy, présent à Flavigny, acquiesce : « En France, 250 buralistes ont moins de 23 ans aujourd’hui, soit 1 % du réseau. Il y en a de plus en plus. »
•• Un constat également observé à l’échelle locale. Gerbéviller, dans le Lunévillois, un jeune homme de 25 ans, a repris le bureau de tabac du village en 2020. Deux ans plus tard, un collègue, alors âgé de 21 ans, s’est lancé à Liverdun.
Plus récemment, un couple de 28 ans a repris le tabac-presse « Le Totem » à Nancy, depuis le 1er février. « Ma conjointe a toujours voulu ouvrir un commerce, raconte le jeune homme. Une opportunité s’est présentée et on s’est lancé. » Jadis, l’intéressé voyait les bureaux de tabac comme des établissements à la réputation controversée, « qui ne vendent que des cigarettes » note-t-il, « mais avec la diversification d’activités, l’image a changé. Aujourd’hui, je vois ça comme un commerce de proximité ». En plus du tabac et des jeux à gratter, le couple vend des cartes postales, des boissons, de la confiserie…
« Avoir sa propre entreprise, ça plaît de plus en plus » justifie Alexandre Huguet, « être salarié, pour nous, ce n’est pas ce qu’il y a de plus fou… Et venant de la restauration, ce qui me plaît avec le bureau de tabac, c’est que j’ai un cadre : je sais quand j’arrive au boulot, je sais quand je termine. » Autre avantage selon le couple : l’aspect humain. « On a du temps pour discuter avec les clients… Il y a de vrais échanges et c’est très plaisant », disent-ils, satisfaits de constater un changement dans la perception de la profession. Une image dépoussiérée aussi grâce à cette nouvelle génération.
•• « Quand les jeunes reprennent, ils font souvent des travaux dans la boutique, ou au moins un coup de propre … Et ça, c’est important », souligne Hervé Garnier. Bon pour l’image, mais aussi pour le business… Selon Philippe Coy, le président national, un bureau modernisé, « c’est 30 % de chiffre d’affaires en plus dès l’année suivante ».
Dans le courant de l’année, deux jeunes femmes de 20 ans devraient reprendre deux affaires dans le département. Preuve d’un réel rajeunissement de la profession en Meurthe-et-Moselle.