Gérard Vidal (président de la Fédération des buralistes de Haute-Garonne, de la Fédération d’Occitanie et vice-président de la Confédération national) prend sa retraite.
Après avoir tenu trente-sept ans un tabac-presse dans le quartier des Sept Deniers à Toulouse et s’être démené pour gagner plusieurs batailles pour la profession, notamment celle de l’image des buralistes. Retour sur une carrière bien remplie, au service des collègues, dans La Dépêche du Midi.
•• « En 1982, je me suis marié avec une buraliste de Grenade sur Garonne avant de reprendre cette affaire en 1984 » détaille-t-il. « Ce métier m’a séduit pour les rencontres, le réseau amical qu’il permet. Avant la rocade, ce fut longtemps l’un des seuls bureaux de tabac sur la route de l’aéroport : c’était un peu comme un syndicat d’initiatives ».
La grande affaire de Gérard Vidal fut évidemment le Stade Toulousain qui durant des décennies a baigné son quotidien. Des joueurs, des journalistes, des hommes politiques ont rendu immortel son établissement (voir 22 mai 2021).
•• Gérard Vidal a épousé aussi le volet revendication pour défendre sa profession : « tout a commencé par le Plan Santé lancé par Jacques Chirac en 2003 et l’augmentation du tabac de 40 %. Impossible de retranscrire des décennies de manifestations à Toulouse, Paris, Bruxelles ou autres blocages en Andorre et dans le Pays basque » (voir 20 mars 2017, 26 février 2016).
Certaines demeurent plus marquantes : « durant le rassemblement nocturne de 2015, nous avions installé un bureau de tabac éphémère place Saint-Etienne ironiquement appelé « Marisol » pour interpeller la ministre de Santé de l’époque». Gérard Vidal déplore que les politiques aient toujours mis dos à dos prévention et hausse des prix. Le secteur n’oubliera jamais d’avoir été traité en 2003, par le ministre de la Santé de « marchand de mort » : « j’ai toujours défendu la pérennité du commerce de proximité ».
Il ajoute, un brin amer, « vous imaginez aujourd’hui en France, un paquet coûte 10 euros contre 5 euros en Espagne et 3,50 euros en Andorre. L’État n’a eu de cesse d’augmenter les prix mais toutes ces hausses n’ont rien changé: les gens fument toujours. Ils se débrouillent avec les marchés parallèles. Et je ne parle pas du trafic de rue et des go fast de cigarettes ».
•• Ce qui, en revanche, ravi Gérard Vidal, est la nouvelle image du buraliste : « nous sommes devenus commerce d’utilité locale et depuis le Covid, commerce essentiel. N’oublions pas que nous avons été dans les premiers à distribuer des masques ».
Il le dit, on fait tout dans un bureau de tabac : ouvrir un compte, payer ses impôts, chercher un colis, jouer … « Nous sommes un peu les nouveaux drugstores », s’enthousiasme ce futur retraité, féru de pétanque, en gardant toujours un œil vigilant sur le secteur (voir 5 mars et 14 août 2021).