Olivier-Paul Peyrache – à la tête d’un tabac-presse à Lons-le-Saulnier (Jura) – est mis à l’honneur dans une double page du magazine Têtu. Dans l’article, le Salinois y explique son engagement, mais aussi le lieu qu’est devenu son tabac, comme l’explique Le Progrès.
Un refuge pour tous ceux qui le souhaitent. « Je suis le seul magasin reconnu LGBT de Lons-le-Saunier, j’ai le drapeau sur la vitrine. Des jeunes qui parfois se font embêter à l’arrêt de bus viennent ici. Ça m’est arrivé qu’ils appellent leurs parents pour qu’ils viennent les chercher » raconte Olivier-Paul Peyrache.
Ici peuvent se croiser toutes les générations. « Il y a des papis ou mamies qui rentrent, qui voient deux filles dans un coin qui se roulent une pelle… Pourquoi pas ! Je n’ai pas l’impression de faire des choses extraordinaires », narre-t-il avec franc-parler. Depuis 2015, avec l’ouverture de son établissement, il a tissé des liens avec certains d’entre eux. « Il y en a que j’appelle par leurs prénoms, d’autres qui viennent me raconter leurs malheurs. » Ici, le flux de clients ne s’arrête jamais vraiment.
Dans Têtu, qu’il n’a jamais autant vendu depuis qu’il est dedans – il en a recommandé trois fois huit exemplaires —, il revient également sur son engagement de toujours. « Au sein de l’association Aides de Dijon, l’association Basiliade, j’ai participé au Refuge quand j’étais à Lyon… Si vous saviez le nombre de jeunes qui venaient nous voir, qui avaient été foutus dehors par les parents », liste-t-il. Une envie de tendre la main aux autres qui remonte à son passé.
« Il faut savoir que j’ai connu l’homosexualité lorsque c’était un délit. Ensuite, cela a été dépénalisé lorsque j’avais 16 ans. Alors que je me disais qu’on ne risquait plus rien, le Sida nous tombe dessus. J’ai vu partir un tas de gens … » Ce dernier a reçu une éducation religieuse, étant issu d’une famille de militaires. Des proches qui l’ont toujours bien entouré et soutenu. « C’est la famille qui nous pousse, qui nous donne confiance en nous. On ne choisit pas d’être homosexuel. On l’est ou ne l’est pas. Ensuite, c’est à nous de faire en sorte que notre jardin soit beau », complète-t-il.