Philippe Coy et Thierry Arnaudin (président de la fédération des buralistes des Hautes-Pyrénées) ont accueilli un public très concerné, fort de 88 buralistes, pour leur assemblée générale ce samedi 27 janvier.
Jean Salomon (préfet des Hautes-Pyrénées) et Benoit Mournet (député) étaient également présents : une occasion parfaite pour faire remonter les inquiétudes … selon La Nouvelle République des Pyrénées.
•• L’augmentation importante des prix du tabac et le marché parallèle qui en découle sont une crainte légitime pour les professionnels : « nous sommes tous des frontaliers car le marché parallèle est un fléau. Il existe plusieurs canaux d’approvisionnement, internet, les réseaux sociaux, et le trafic routier. Notre inquiétude c’est, qu’avec la nouvelle envolée du prix, les gens aillent de plus en plus vers ces marchés, de l’autre côté de la frontière où les prix ne sont pas les mêmes » selon Thierry Arnaudin.
Une contrebande qui prend aussi d’autres directions avec notamment la contrefaçon : « récemment, il a été découvert une usine clandestine de tabac à Toulouse (voir 22 décembre 2023), c’est une première. Dans l’Ain, il a été saisi 6,5 tonnes de tabac mais aussi tout le matériel pour monter une de ces fabriques (voir 23 janvier 2024). Tout cela laisse la place à la criminalité en affaiblissant toutes les politiques de santé publique ».
Face à ces difficultés grandissantes, c’est directement à l’État que les buralistes en appellent à l’État : « nous demandons un gel de la fiscalité car certains industriels décident du prix du tabac et certains augmentent les prix, c’est l’effet marketing qui se rajoute aux hausses successives et pour nous, c’est une vraie inquiétude ».
•• Face à ce contexte, le réseau s’adapte en diversifiant l’offre auprès du public. Depuis des années, de nouveaux services ont fait leur apparition : « nous proposons déjà des services fiscaux, postaux, cela permet d’accueillir de nouveaux clients, c’est un challenge pour nous qui sommes les personnes les plus près des plus éloignés. C’est un commerce d’utilité locale au cœur des territoires » selon Philippe Coy.
La prochaine étape, c’est la vente de munitions de chasse, un autre volet du travail décidément très diversifié des buralistes qui se revendiquent comme l’un des premiers commerces de proximité : « nous voulons faire bouger les lignes et répondre aux défis territoriaux avec pour projet une transformation du réseau afin de nous inscrire durablement comme un repère humain, territorial et économique de premier ordre ».