« Le Mois sans Tabac » a-t-il un impact économique sur l’activité des buralistes dans le Pas-de-Calais ? Le Journal des Flandres est allé à la rencontre d’une profession qui craint davantage le marché noir et les achats transfrontaliers que le mois synonyme de sensibilisation à l’arrêt du tabac.
•• « Ce mois ressemble aux autres » d’après une buraliste à Béthune. Et les années se ressemblent aussi. La commerçante ne sent pas de réelle baisse de la consommation et parmi les fumeurs – des jeunes « mais on fait toujours la guerre aux mineurs » – et des moins jeunes.
Des femmes et des hommes, il n’y a pas vraiment de profil type qui se dégage. « On vend autant de paquets de cigarettes que de paquets de tabac à rouler. Et vous avez toujours les vieux fumeurs de tabac brun, même si on en vend moins qu’avant », dit-elle en souriant. Dans son commerce, il y a toujours un passage important pour ce type d’achat. Elle a « une clientèle de ville. C’est peut-être différent dans les villages », suppose-t-elle.
Les prix ne cessent d’augmenter et pour autant, les gens ne quittent pas Béthune pour la Belgique. « La concurrence de la Belgique, on la ressent depuis bien longtemps. » Plus inquiétant pour elle, en revanche, le développement du marché parallèle.
•• Ce marché parallèle, un confrère de Marles-les-Mines ressent sa présence tous les jours. « Beaucoup de nos anciens clients achètent des cigarettes à des trafiquants. Je sais que j’en ai sur ma zone, même si je ne sais pas qui. J’espère qu’un jour je le saurais. Le problème, c’est qu’on ne sait pas vraiment d’où provient leur stock. Ce n’est plus comme avant, où tout ça venait de Belgique. »
Au niveau de la vente, le buraliste remarque également que les jeunes se détournent de plus en plus du tabac. « Désormais, il y a une belle demande sur la cigarette électronique et aussi un peu sur le CBD. Les paquets classiques se vendent de moins en moins chez ce public, mais c’est peut-être une tendance de Marles-les-Mines. »
•• À Lens, dans un bar-tabac, on ne constate aucune différence entre novembre et les autres mois de l’année. « Au début, oui peut-être, mais ils ne tiennent pas longtemps et ils reviennent après pour reprendre leurs habitudes » indique la buraliste, « il n’y a pas moins ou plus de fumeurs qu’avant. En tout cas, les ventes restent identiques ».
Et concernant l’augmentation prochaine des prix, les gens l’ont déjà prise en compte. « Les gens sont déjà conscients de cette augmentation. Ce n’est pas comme si cette augmentation du prix du paquet était une surprise. C’est annoncé » ajoute-t-elle, « cela entraîne une petite diminution des ventes au début et puis cela revient à la normale. Contrairement à Valenciennes et Lille, Lens est plus éloignée de la Belgique. Les gens y vont sans doute moins. »