« Balto », « Civette », « Marigny » … Ce n’est pas un hasard si toutes les communes de France possèdent ces enseignes. Explications du Point.
S’il n’y a pas de mystère autour des noms tels que le bar des Sports, le café de la Mairie ou le café de l’Église : leur signification saute aux yeux. Mais d’autres noms d’enseignes recèlent une histoire bien plus intéressante.
•• Certains établissements tirent leur nom de vieilles marques de cigarettes.
Dans les années 1950, la France se relevait péniblement des ravages de la guerre, et la Seita (Société d’exploitation industrielle des tabacs et des allumettes, détentrice du monopole à l’époque) aidait les débitants de tabac de l’époque à s’installer. La Seita exigeait, en contrepartie, que ces établissements portent le nom d’une de ses marques de cigarettes ou de cigares.
C’est ainsi que sont nés les légendaires « Balto », « Marigny » ou « Narval ». La marque Balto, aujourd’hui disparue, doit son nom à la ville de Baltimore (Maryland), qui était l’une des principales exportatrices de tabac dans le monde. Les Narval étaient destinés au tabac à pipe, les Chiquito étaient des cigares d’exception tandis que les Marigny représentaient le summum des cigarettes françaises.
•• Et « La Civette » ? En 1716, à proximité de ce qui fut autrefois le palais Cardinal, non loin du majestueux palais du Louvre, un tenancier décide d’appeler son établissement « La Civette ». L’endroit devint rapidement un haut lieu de rendez-vous pour les grands joueurs d’échecs et les amateurs de tabac parfumé.
La civette, une substance odorante provenant de l’animal du même nom, était utilisée pour parfumer certains tabacs. La jeune duchesse de Chartres, épouse de Louis-Philippe d’Orléans, aurait même déclaré, en 1754, que c’est à La Civette que l’on pouvait dénicher « le meilleur tabac de Paris ». Toute la ville s’y pressait.