À l’entrée du parking de la gare de Brest, le « Bistrot de P’tit Louis », bar-tabac-resto-loto ne fait pas dans le chic. Pourtant, on y mange pas mal …Tellement bien, que le guide Gault & Millau vient de lui attribuer une toque avec la note de 11,5/20.
« On n’est pas allés chercher cette récompense qu’on a découverte par hasard, mais on est très fiers » se réjouit dans Ouest France le patron, Benoît Le Corvez. « Le guide m’avait appelé, il y a un an, pour être référencé. Mais je n’avais pas trop eu envie de payer. Un inspecteur est sans doute venu goûter nos plats incognito. Et il a apprécié mes recettes. »
•• Avec sa compagne, Amandine Petit, le chef de 40 ans a repris l’établissement en 2021 : « on a signé chez le notaire le 30 octobre et le 2 novembre, tout était fermé à cause du Covid. » Le couple ne baisse pas les bras : il fait des travaux pour rafraîchir les locaux, concocte des plats à emporter : « ça nous a donné le temps de se roder. »
Benoît Le Corvez a également pris le temps de sélectionner ses producteurs pour faire « de la bonne cuisine populaire ». Le menu du jour est à 19,90 euros et à 22,90 euros avec le dessert.
Son credo : faire simple avec de bons produits, pour le chef d’entreprise comme pour l’ouvrier. « Je travaille avec des produits locaux et de saison. J’achète des demi-bêtes. Mon cochon vient d’une ferme à Plouider, le bœuf d’Hanvec et le poisson d’un bon mareyeur de Roscoff. »
•• Formé par des chefs étoilés, Benoît Le Corvez accorde une attention particulière aux textures et à l’esthétique dans l’assiette. Sa cuisine gourmande à petits prix est une philosophie : « tout le monde a le droit de bien manger. Ici, la clientèle est variée. Combien de resto-bar-tabac-loto ont obtenu une toque au Gault & Millau ? Ça doit être rare. » L’équipe, composée de deux personnes en cuisine et de deux serveurs en salle, assure les 60 couverts tous les midis.
« Depuis décembre, on ouvre aussi les vendredis et samedis soir avec un menu plus élaboré, à 34 euros. Cela permet de compenser un peu la perte de revenus liée aux travaux du tramway. On commence à avoir une clientèle fidèle. » Le restaurateur est d’ailleurs à la recherche d’un employé pour assurer le service et d’un nouveau maraîcher.
Au fait, pourquoi le nom de « Bistrot de P’tit Louis » ? « C’était mon grand-père. Il était boucher charcutier aux halles Saint-Louis. Il aimait la bonne bouffe et la convivialité, d’où ce nom. » Brestois, le chef d’établissement et sa compagne ont voulu lui rendre un hommage en lançant leur première affaire. D’ailleurs, c’est son portrait dessiné, plutôt bonhomme, qui sert de logo au bistrot-tabac.