Face à un prix du paquet de cigarettes gravitant autour des 10 euros, certains fumeurs girondins n’hésitent plus à prendre leur voiture pour se rendre en Espagne ou en Andorre pour s’approvisionner en tabac … actu Bordeaux en a suivi deux.
•• Une étudiante bordelaise de 22 ans consomme en moyenne entre 15 et 20 cigarettes roulées par jour et quand elle en a la possibilité, elle se rend en Espagne ou en Andorre pour se fournir en tabac : « pourquoi je payerai cher des cigarettes en France alors que je peux en avoir à faible coût ailleurs ? ».
Depuis septembre 2021, elle n’aurait plus eu besoin d’acheter de tabac en France mais seulement trois allers-retours lui auraient suffi pour remplir son stock personnel jusqu’à maintenant.
« J’achète en général 10 paquets de tabac à rouler de 40 grammes. La dernière fois, avec 10 poches de filtres et 25 paquets de feuilles, j’en ai eu pour 85 euros. » Une économie de quasiment 170 euros.
•• Un serveur dans un bar bordelais fait lui aussi la navette plusieurs fois par an en Espagne. Malgré l’augmentation du prix de gasoil qui culminait à plus de 2 euros le litre en mars 2022, pour ce fumeur, « ça reste plus rentable » de faire les aller-retours de Bordeaux à la frontière espagnole que de se rendre au buraliste de son quartier. « Un aller-retour seul ça me coûte environ 100 euros. Mais en partageant les frais avec des amis, et la cartouche à 45 euros, je suis toujours gagnant ! ».
Pour lui, l’augmentation du prix est un sujet complexe : « oui, il faut lutter contre le tabagisme. Donc mettre des prix élevés, ça permet à des jeunes par exemple de ne pas tomber dedans. Mais pour moi qui fume depuis plus de 10 ans, ça ne me freine pas et ça me vide les poches. »
•• La patronne d’un tabac-presse sur les quais de Bordeaux observe une baisse de la fréquentation de son commerce depuis quelques temps : « forcément avec la hausse des prix de ces dernières années, les consommateurs se tournent vers d’autres solutions moins coûteuses, comme aller acheter son tabac à l’étranger ou acheter des cigarettes de contrebande ». La buraliste ne sait pas ce qui pourrait changer la donne : « qu’est-ce qu’on pourrait faire, à part plus de répression ? ».