Voici comment s’installe en silence une politique de prohibition douce. Cette démarche se focalisant sur le risque d’accès de mineurs au produit et excluant totalement les autres consommateurs – les adultes responsables – susceptibles de s’intéresser à un nouveau produit faiblement alcoolisé.
Chronique d’une prohibition annoncée. En six actes.
1• Les « hard seltzers » sont des boissons gazeuses aromatisées, à faible pouvoir calorifique, affichant un taux d’alcool de 4,5 ou 5 degrés, comparable à celui de la bière. Lancés aux États-Unis, il y a 5 ans, ces produits ont connu d’emblée un certain succès. Parmi la population adulte. 65 marques y étant proposées dès 2020.
2• En France, Coca-Cola a lancé – prudemment – « Topo Chico » (voir 23 mars 2021). Alors que la grosse référence américaine Snowmelt arrivait sur le marché (voir 17 avril 2021). Des start-ups françaises ont voulu aussi saisir une opportunité encouragée par les test-consommateurs (Natz, Fefe, Obe ou Opean). Pernod-Ricard a même annoncé l’arrivée de Bewiz.
Une nouvelle opportunité de consommation « modérée » de l’alcool chez les consommateurs adultes, pourquoi pas ?
3• C’était sans compter sur les « associations » de service qui ont tout de suite focalisé leur action sur les risques accrus d’accès des mineurs à l’alcool. Comme si l’arrivée des « hard seltzers » (avec un taux comparable à la bière) allait changer fondamentalement quelque chose à la situation que l’on connait …
4• Les « hard seltzers » ont été vite requalifiés au titre de spiritueux plutôt que produits fermentés (avec un droit d’accise plus élevé).
5• Plusieurs marques ont été attaquées pour non-respect de la loi Évin. L’UFC-Que choisir s’est mis de la partie.
6• Désormais, on ne parle plus des « hard seltzers » – produit de consommation « modérée » de l’alcool pour adultes – sur le marché français. (D’après un article du Monde du 15 août).
Il en est ainsi des initiatives actuelles des prohibitionnistes contre tous les produits à moindre nocivité.