Façon de couronner une semaine hyper-positive pour les buralistes sur le plan médiatique – mais pas que … avec l’annonce de la possibilité d’acquitter ses impôts dans le réseau (voir Lmdt du 23 juillet) – ce qui s’est passé à Chalonnes-sur-Loire (à une vingtaine de kilomètres d’Angers), ce vendredi 26 juillet, est particulièrement significatif.
Comme si l’histoire s’accélérait.
Comme si des projets, dans les têtes depuis longtemps, devenaient soudainement une réalité.
•• Il s’agissait, ce jour-là, d’accompagner le premier buraliste vendeur de billets de train de la région Pays de la Loire. Soit la concrétisation d’une idée qui a spectaculairement refait surface dès que Philippe Coy a obtenu un rendez-vous avec le président du directoire de la SNCF, Guillaume Pépy (voir Lmdt du 26 février).
Et seulement quatre mois après, un protocole d’accord lançant une expérimentation entre plusieurs régions était signé (voir Lmdt du 8 juillet). Les équipes Confé et SNCF ayant travaillé sous pression. Il ne fallait pas plus d’une quinzaine de jours ensuite pour que l’on parle de mise en place précise de cette expérimentation (voir Lmdt du 25 juillet).
Et alors ? Techniquement : cela roule. Et surtout, les attentes des uns et des autres sont satisfaites. C’est ce qu’ont pu entendre, pour de bon, une dizaine de journalistes présents à Chalonnes-sur-Loire, ce vendredi. Voilà ce qui leur a été expliqué.
•• La SNCF TER Pays de la Loire … en croissance :
Après avoir renoué avec la croissance de la fréquentation et amélioré la ponctualité de ses trains (93 % des TER à l’heure au premier trimestre), TER Pays de la Loire veut conquérir 10 % de voyageurs supplémentaires d’ici 2021.
« Il nous faut aller chercher les voyageurs sur leurs lieux de vie » affirme Laurent Eisenman (directeur des affaires territoriales et communication de SNCF Mobilités Pays de la Loire), « les buralistes, véritables commerces de proximité aux horaires souvent très étendus et avec un très fort maillage territorial, constituent un partenariat privilégié dans cette stratégie ».
•• La région des Pays de la Loire … terre d’expérimentation :
« Nous nous réjouissons de cette innovation de partenariat auprès des buralistes » reprend Roch Brancour (vice-président LR du conseil régional, en charge de la mobilité), « si l’organisation de la distribution des transports est une prérogative de la SNCF, la région – qui finance – a toujours œuvré pour le maintien d’un service de proximité, en particulier dans les territoires ruraux. »
•• Un maire …très attentif :
« Je sais la préoccupation des usagers pour le maintien des services public de proximité » souligne Philippe Ménard (maire de Chalonnes-sur-Loire, 6 500 habitants, avec une forte activité commerçante en centre-bourg). « Nous sommes très attachés à notre gare, dont le guichet vient de fermer. Or le ferroviaire est un réel enjeu pour les villes rurales et très certainement une réponse au défi environnemental. Nous sommes donc attentifs à ce que les alternatives proposées pour la vente de billets soient accessibles à tous. »
•• Des buralistes … en Transformation :
« Répondre aux nouveaux usages et aux attentes des populations avec un panel de services de proximité, adaptés aux territoires : c’est le sens du plan de Transformation engagé par les buralistes » rappelle Philippe Coy aux côtés de Jean-Philippe Perrot (président de la chambre syndicale des buralistes de Maine-et-Loire).
•• Et … des buralistes hyper-motivés : Gaël et Eugénie Pruleau du bar-tabac-presse-FDJ « Le Café des Halles » à Chalonnes.
Ils sont en place depuis moins d’un an et demi. Après une première expérience professionnelle, chacun de leur côté, le couple a le coup de foudre pour ce bel établissement qui était en vente. Ils revendent leur maison et se lancent dans l’aventure buralistes. Avec énergie, sourires, application, sens de la complémentarité, sans oublier le coup d’œil qu’il faut pour bien maîtriser l’ensemble.
Et avec succès à en croire clients, les habitués comme les commerçants du marché en face, et … le maire. Les chiffres ne les démentent pas, d’ailleurs.
« Vendre des tickets de train ? Pas de problèmes, on n’a pas hésité ». « Développer encore de nouvelles activités ? Maintenant que l’on a l’établissement en mains … Oui, on ira à Losangexpo … Oui, on va prendre contact avec la plate-forme de la Transformation ». D’ailleurs le dernier Losange est sur le comptoir.
•• SNCF, élus locaux, buralistes … les lignes convergent. Surtout après un certain rendez-vous Pépy-Coy. Il y a moins de cinq mois.