En cette période de difficulté pour le petit commerce en milieu rural, le travail qu’ont mené Christian Bertellier (maire de Tréon) et Michel Philippe (président des buralistes d’Eure-et-Loir), pour accompagner un nouveau commerçant est exemplaire selon L’Écho Républicain dont nous reprenons l’article.
L’élu souhaitait redonner du dynamisme au bar-tabac-restaurant de sa commune (1 400 habitants, 10 kilomètres de Dreux) situé à la croisée de trois départementales. Le commerce est célèbre et stratégiquement situé, mais le dernier repreneur n’a pas laissé une bonne impression au maire du village.
•• « Si ça continue, la ruralité va finir par devenir une réserve indienne. J’ai rencontré, par hasard, cet homme qui cherche un commerce. Nous avons parlé et je lui ai dit que je veux quelqu’un d’honnête et de travailleur. Mais, pour s’en sortir, il fallait avoir quelqu’un qui connaît les méandres de l’administration et des procédures » explique-t-il à L’Écho Républicain.
Là, intervient Michel Philippe … Le buraliste drouais, fervent défenseur des très petites entreprises dans les secteurs urbains difficiles et ruraux, ne ménage pas ses efforts pour faire descendre les dispositifs de l’État vers les commerçants et trouver des professionnels capables de reprendre des établissements fermés ou à reprendre pour revitaliser les communes du département.
•• Et, le personnage central de l’histoire s’appelle Bedri Yildiz, âgé de 51 ans. Arrivé en 1988, à l’âge de 17 ans, de sa Turquie natale, Bedri Yildiz est devenu un Drouais d’adoption.
« J’ai toujours fait du commerce. Au début, je me suis lancé dans les sandwicheries avant de me réorienter vers le bar-tabac-restaurant (…) Je suis vraiment content d’être à Tréon et de l’aide du maire qui répond toujours présent à mes sollicitations et qui m’aide, ainsi que mes trois salariés, en cas de problèmes », explique le patron dont le zinc, le tabac et le restaurant ne désemplissent point. Anciennement relais routier, l’endroit attire une clientèle plus large, constituée des gens du village, des Parisiens qui arrivent le week-end, d’artisans habitués, etc.
•• Christian Bertellier, le maire est un chef d’entreprise : il a toujours mis l’économie au centre de ses décisions communales : « aujourd’hui, le développement économique est un rêve, une étoile filante dans nos territoires ruraux. La réalité est que tous les villages de France, en dessous de 1 000 habitants, vont mourir. Nos petites communes du Drouais n’ont pas assez de sang neuf pour alimenter la ville centre. Nos jeunes quittent nos territoires. Il faut écouter les maires des petits territoires. »