L’obligation – à compter du 1er janvier prochain – pour tout producteur de plus de 5 tonnes de déchets alimentaires ou de cuisine par an de les trier et de les faire valoriser dans une filière adaptée suscite l’embarras au sein du monde de la restauration.
« Nous sommes sur ce dossier depuis des années. Nous faisons tout pour informer, mobiliser les gens mais la profession n’est pas prête » admet, dans Les Échos, le président du groupement patronal de l’hôtellerie-restauration GNI, Didier Chenet.
•• Après les « gros producteurs », l’obligation de tri et valorisation a été déclinée pour les professionnels (la grande distribution est également concernée) produisant plus de 10 tonnes par an. Les plus de 5 tonnes l’étant donc à compter du 1er janvier avec la loi de février 2020 relative à la Lutte contre le Gaspillage et à l’ Économie circulaire (loi Agec). Celle-ci prévoit même une généralisation sans seuil minimum à compter du 1er janvier 2024.
« La restauration, qui a subi deux années de crise sanitaire, fait face à une multitude d’exigences relevant de la RSE. A un moment donné, les restaurateurs, et en particulier les indépendants, n’arrivent plus à suivre » commente le dirigeant fondateur du cabinet d’études et de conseil spécialisé Food Service Vision, François Blouin (…)
•• À la profusion de textes s’ajoute la perspective d’un coût additionnel. « Il y a aujourd’hui plusieurs formules de collecte et donc de tarification. Cela étant, on estime le coût de la collecte entre 275 et 300 euros la tonne par an » indique Stephan Martinez, ancien patron de bar et créateur d’une société de valorisation des biodéchets (Moulinot). « Le vrai sujet, ce sont les petits indépendants car les chaînes et groupes se sont lancés » souligne-t-il.
« Regardons la structuration de la restauration : pour l’essentiel, il s’agit de petites structures que l’on pourrait assimiler au réseau des particuliers. Les collectivités locales pourraient équilibrer leur collecte avec la valorisation de cet apport de biodéchets » argue le directeur des relations institutionnelles du Groupement national des Indépendants (GNI), Franck Trouet. Photo : Les Échos