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paquets_neutres_australiensSelon une étude australienne, publiée dans la revue Health Education Research, sur les paquets génériques (paquets neutres) mis en place localement depuis décembre 2012, les avertissements sanitaires exagérément agrandis et les photos révulsives de ces mêmes conditionnements auraient peu d’effets sur la décision d’arrêter de fumer.
En revanche, le paquet neutre aurait un «  impact psychologique » avéré : un sentiment de « perte de goût » de la cigarette, lié à l’absence de repère de la marque et de ses attributs graphiques.

Il s’agit d’une étude qualitative, menée par petits groupes de discussion, portant sur 51 fumeurs qui ont partagé leurs sentiments et leurs opinions sur différentes mesures de prévention ou d’abandon du tabagisme.

Les chercheurs de l’Université de Newcastle et de l’Institut Hunter (Newcastle, Australie) ont ainsi évalué comment les fumeurs, et en particulier les groupes socioéconomiques les plus démunis, réagissaient aux messages, concernant les risques pour leur santé du tabagisme, ainsi qu’aux conditionnements génériques et aux spots télévisés anti-tabac.

Il ressort de ces évaluations, les points suivants :
• globalement, les messages sanitaires n’ont pas réellement incité  les fumeurs à arrêter : même si les avertissements, faisant appel à l’émotion, captaient mieux l’attention des participants de l’étude ;
• le comportement d’évitement, face à ces messages, est fréquent : « je ne regarde même pas l’avertissement » ; tout comme le comportement d’auto-indulgence vis-à-vis des méfaits du tabac ;
• mais avec les paquets génériques, la qualité et le goût des cigarettes « déclineraient » dans la perception des fumeurs ;  « cette sensation suggérant que l’image de marque contribue bien significativement à l’influence sur certains fumeurs » commentent les chercheurs.

« Des progrès sont encore possibles dans les avertissements de santé » suggère l’étude qui donne deux pistes : cibler plus efficacement les fumeurs et travailler sur cette perception de qualité moindre associée au paquet neutre.

En conclusion, on se permettra trois remarques.

La première, c’est l’étroitesse de l’échantillon qui incite à une certaine prudence dans l’interprétation de ces conclusions. D’autant que celles-ci ne concernent que « certains » fumeurs.

La seconde, c’est que les paquets génériques (ou neutres) sont recommandés, aux dires de leurs promoteurs, pour dissuader les jeunes d’accéder au tabac. Un point qui, manifestement, n’est pas rentré dans le champ de l’étude.

Enfin, s’il devait être avéré que les paquets génériques induisent, dans l’esprit des fumeurs adultes, une perte de saveurs, cela laisse des perspectives inquiétantes pour les produits de contrebande et de contrefaçon. De fait, le marché parallèle australien est en pleine expansion (voir Lemondedutabac du 24 avril).