Une adolescente avale de l’insecticide pour un « challenge » sur Tik Tok, un jeune convulse après avoir pris une nouvelle drogue appelée PTC pour « Pète ton Crâne » (voir 11 février 2023), une famille s’intoxique au monoxyde de carbone : le Centre antipoison de Paris « vit au rythme des intoxications ».
C’est ainsi que débute une dépêche AFP, signée Rébecca Fresquet, dont nous reprenons des extraits.
« Quand un truc se passe, ça finit toujours par appeler chez nous : on sait qu’on est un bon observatoire », affirme le Dr Jérôme Langrand, chef de la structure, à l’AFP.
•• Créé en 1959 et abrité dans l’hôpital Lariboisière-Fernand Widal (AP-HP), le centre antipoison de la capitale – neuf existent en France – répond aux urgences, en lien avec le Samu et les pompiers, en cas d’intoxication – accident domestique, industriel, pollution de l’environnement.
« On pose des questions précises sur la personne exposée à un produit, une plante, une morsure, pour savoir quand et où ça s’est passé, si la personne a des problèmes de santé, quels sont ses symptômes … », détaille le docteur Langrand.
« En fonction de ça et des connaissances qu’on a sur les compositions des produits, médicaments, des champignons, plantes ou serpents en cause, on va donner des conseils pour la prise en charge, souvent au domicile dans des cas simples ou à l’hôpital pour les plus graves », complète-t-il.
•• Par nostalgie, il conserve une vieille armoire métallique renfermant des centaines de fiches cartonnées – désormais informatisées. Elles listent la composition fournie par l’industriel – une obligation légale- de shampooings, détergents, colles ou vernis, qui, ingérés ou appliqués sur la peau, sont source d’intoxication.
Des produits récents et destinés à la consommation inquiètent aussi, tels les sachets de nicotine ou « pouches », qui doivent être interdits prochainement. « Mis sous la gencive, ils font arriver rapidement une quantité de nicotine importante dans le sang, ce qui donne un effet flash », explique le médecin.
« Des jeunes de 15 à 20 ans vont avoir un malaise, des sueurs froides, le cœur qui bat vite, une tension qui diminue, des vomissements, des nausées et parfois, plus grave, des convulsions, des troubles du rythme cardiaque », outre une possible « accoutumance à la nicotine », expose-t-il.
Plus grave encore, des adolescents « convulsent après avoir consommé des cannabinoïdes de synthèse, les Bouddha Blue ou PTC pour Pète ton crâne » poursuit Docteur Langrand.
Il rapporte aussi de nombreux « accidents bêtes liés à des challenges sur TikTok » – récemment, une « adolescente s’est filmée en train de se mettre de l’insecticide dans la bouche »- ou une forte croissance d’intoxications avec des « compléments alimentaires frauduleux »