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14 Août 2014 | Observatoire
 

Arthur Laffer est cet économiste américain devenu célèbre pour sa fameuse « courbe » suggérant qu’il ne suffit pas d’augmenter les taxes et impôts pour augmenter les recettes de l’État. Le cas des taxes sur le tabac lui a paru tellement significatif qu’il vient de lui consacrer un livre : « Handbook of Tobacco Taxation: Theory and Practice », disponible sur le site The Laffer Center.

Fiscalité courbe-de-Laffer-tabacRappelons que dans sa théorie générale, les impôts ont toujours un effet sur le comportement des gens qui les paient. Et donc, lorsque les taxes sur un bien sont trop élevées, on peut aboutir à ce que la consommation diminue tellement que les recettes de l’Etat reculent au lieu d’augmenter. C’est le fameux « trop d’impôt tue l’impôt ».

Toujours d’après les constations de Laffer, avec le tabac, les choses seraient encore plus compliquées. Certes, on pourrait penser que puisque le tabagisme est un problème de santé publique, il faut agir, par le biais de la fiscalité, sur le comportement. Mais s’il est vrai que certaines personnes seront découragées de fumer par une augmentation de la taxe, beaucoup d’autres vont modifier leur comportement d’achat … en se tournant vers des cigarettes de contrebande. Dans ce cas, il n’y a aucun effet bénéfique sur la santé des fumeurs.

Sachant que d’autres, encore, peuvent également opter pour un autre produit du tabac « dégradé ». Arthur Laffer cite deux études où, après une hausse des taxes, les fumeurs ont choisi une autre marque de cigarette, de moindre qualité et prix, contenant éventuellement plus de goudron et de nicotine pour en avoir « plus pour leur argent ».

Le livre en tire une conclusion globale. Dans un monde « idéal » où il n’y aurait pas de contrebande, la hausse du prix pourrait avoir un effet bénéfique sur la quantité de tabac fumé mais pas forcément sur la santé des fumeurs.

Dans la pratique, c’est la contrebande qui a le dernier mot sur la fiscalité excessive.