À l’Hospitalet-près-l’Andorre (Ariège), à la frontière entre la France et l’Andorre, le trafic de cigarettes de contrebande explose. Il y a un mois, le maire alertait l’État sur cette situation devenue incontrôlable et réclamait le retour d’une gendarmerie (voir 25 mai).
Une demande restée pour l’instant lettre morte, selon France 3 Midi-Pyrénées.
Depuis plusieurs années, les habitants du petit village de l’Hospitalet-près-l’Andorre vivent au rythme des trafiquants de cigarettes. Et, le phénomène prend de l’ampleur. Jour et nuit, ils assistent impuissants à un balai de véhicules et de contrebandiers.
•• Régulièrement, les riverains sont témoins de scènes hallucinantes. Des individus violents qui guettent dans les rues, brûlent les voitures servant au trafic, utilisent des containers poubelles comme réserves pour leurs cargaisons et cachent les cartouches dans la montagne. « Ils sont de plus en plus nombreux. Ce sont des mecs sans papier, sans rien. La nuit, ils roulent à toute vitesse » rapporte une habitante.
Située à quelques kilomètres du Pas-de-la-Case en Andorre, L’Hospitalet-près-l’Andorre est devenue l’Eldorado des trafiquants. Les têtes du réseau sont issues de Toulouse et Perpignan et font travailler des passeurs venus illégalement du Maghreb.
« C’est un trafic très lucratif et moins risqué que les drogues pour les délinquants. A titre d’exemple, 38 tonnes de cigarettes de contrebande d’Andorre génère un bénéfice net entre 500 à 800 000 euros » selon Jean-Michel Pillon, Directeur régional des Douanes de Toulouse.
•• Face à ce fléau, le maire de l’Hospitalet-près-l’Andorre, Arnaud Diaz a écrit une lettre au Président de la République et au ministre de l’Intérieur pour réclamer une brigade de gendarmerie La commune n’en a plus depuis 2005.
« Nous ne demandons pas l’aumône nous serons acteurs et partenaires dans ce projet. Cette situation est de plus en plus difficile pour nous, nous avons besoin d’un État fort et présent sur notre territoire pour faire cesser ce trafic » rapporte Arnaud Diaz, maire de l’Hospitalet-près-l’Andorre. Le courrier envoyé le 23 mai n’a pas encore reçu de réponse de la part de l’Élysée. (Voir aussi 3 et 5 juin)