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28 Sep 2019 | Observatoire
 

CBD. Ces trois lettres sont devenues, ces derniers jours, l’un des premiers sujets d’inquiétude des chefs d’établissement du Soissonnais, rapporte L’Union. Des lycées du département ont été confrontés à des cas de malaise, après « consommation de cette substance sous forme d’e-liquide ». 

En fait, il s’agirait plutôt de mauvais usage de la cigarette électronique. Comme aux États-Unis. Avec des produits venant d’on ne sait où. Comme aux États-Unis. De là, à faire fonctionner la machine à fantasmes …

•• « On en est à notre quatrième élève qui fait un malaise depuis le début de l’année » s’est ému le proviseur d’un lycée de Soissons lors d’une réunion organisée par la police. Un jeune est parti aux urgences et a été hospitalisé deux jours car il suivait un traitement lourd, qui aurait occasionné une réaction avec ce supposé CBD.

« Des gens font goûter aux jeunes et donnent le nom d’un vendeur » a détaillé le même proviseur, « tout se passe sur les réseaux sociaux. Sur Snapchat, il y a les parfums, les taux de THC, les prix… C’est un produit qui coûte beaucoup moins cher que l’herbe ou la résine. »

•• Concernant le CBD, selon Emmanuel Libeyre, commissaire à Soissons, « il y a un vide juridique : c’est compliqué de sanctionner. On peut poursuivre pour administration de substances nuisibles … si on identifie la substance sur la base de la réglementation concernant les produits stupéfiants. Mais on n’a pas de moyen de test immédiat et les délais d’analyse sont assez longs. »

Un autre proviseur tranche : « les élèves, ça marche à la sanction. Ils savent qu’on a aucun moyen de sanction, donc ils y vont … ». Un chef d’établissement a toutefois pu exclure un élève « fournisseur de CBD » pour avoir mis en danger un camarade qui a fait un malaise (…).

•• « Le péril aujourd’hui, ce sont les nouvelles pratiques de consommation. On est en train de faire avec la cigarette électronique ce qu’on a fait il y a 15 ans avec les publicités pour des mélanges boissons soft – boisson alcoolisées. Certains jeunes sont rentrés directement dans la cigarette électronique, sans avoir touché au tabac » estime Rafik Boukhalfa, un addictologue présent à une réunion et auquel nous laissons la responsabilité de ses propos.

« Avec le cannabidiol, on a eu des malaises, des détresses respiratoires et même des décès. Il y a un risque d’addiction, il faut arrêter avec ce discours sur l’usage récréatif. Parfois l’addiction relève d’une automédication face à un trouble mal pris en charge, comme l’hyperactivité » (sic)