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3 Nov 2025 | L'Info
 

Chaque année, au mois de novembre, le Mois sans tabac mobilise les Français autour d’un objectif commun : arrêter de fumer. Alors que les chiffres du tabagisme connaissent une baisse historique, cette dynamique positive repose en partie sur la diversification des alternatives et des outils d’aide au sevrage : vape, substituts nicotiniques, accompagnement personnalisé…

Tout en affichant sa volonté de réduire encore le nombre de fumeurs, le Gouvernement a pourtant interdit les sachets de nicotine (décret n° 2025-898 du 5 septembre 2025), alors que 69 % des Français souhaiteraient que l’État les aide à décrocher en encourageant les substituts à base de nicotine.

C’est ainsi que débute une communication de Nicotine World (voir 23 août et 16 octobre) que nous reprenons.


Les Français plébiscitent les alternatives, pas leur prohibition

À l’occasion du Mois sans tabac, une enquête OpinionWay pour Nicotine World révèle que 69 % des Français estiment que les pouvoirs publics devraient encourager les fumeurs à se tourner vers les substituts nicotiniques et alternatives – qu’il s’agisse de patchs, de gommes, de sachets ou de cigarettes électroniques.

Ce chiffre met en lumière une volonté claire des citoyens : privilégier l’accompagnement à l’interdiction, et considérer les substituts nicotiniques comme des outils de santé publique plutôt que comme des produits à proscrire.


Une dynamique européenne portée par la réduction des risques

La France s’inscrit dans une tendance observée à l’échelle européenne :

  • 77 % des Britanniques soutiennent l’encouragement des substituts, reflet d’une politique de santé publique pragmatique ;
  • 61 % des Suédois partagent cet avis, dans un pays pionnier de la réduction du tabagisme ;
  • 60 % en Italie,
  • 59 % en Belgique, pour une moyenne européenne de 65 %.

Avec 69 %, la France se situe au-dessus de la moyenne européenne, confirmant l’évolution de son opinion publique vers une approche plus ouverte et réaliste du sevrage tabagique.


Une opinion publique en décalage avec la réglementation actuelle

Le décret du 5 septembre 2025, qui prévoit l’interdiction complète des sachets de nicotine à partir du 1er avril 2026, illustre pourtant une orientation inverse à celle exprimée par les Français.

Présentée comme une mesure de santé publique, cette interdiction va à contre-courant d’une opinion largement favorable à une utilisation encadrée et responsable des substituts nicotiniques.

« Les Français sont prêts pour une politique de réduction des risques, mais la réglementation ne suit pas encore leur volonté. Le Mois sans tabac devrait être un moment d’écoute et d’innovation, pas de recul sur les addictions. », souligne Hervé Tarragano, tabacologue et chirurgien oral.