Les 2 500 buralistes qui ont défilé, ce 31 mars dans Paris pour arriver à quelques encablures du Palais Bourbon, ont réussi leur manifestation : représentativité de toute la France (de Brest à Nice des Ardennes aux Pyrénées-Orientales) ; pas d’incidents et bonne organisation ; ambiance revendicative (on a même vu ressortir un stock de carottes …) ; solidarité visible de leurs collègues italiens et espagnols ; interventions de parlementaires (voir Lmdt de ce jour).
Pour autant, seront-ils entendus ? Dans la mesure où le Gouvernement semble très crispé sur son projet de loi Santé qu’il entend imposer contre vents et marées, contre professions de santé et bon sens.
En tout cas, les messages ont été très clairs.
S’adressant directement au Président de la République, Pascal Montredon a rappelé : « Pour faire reculer le tabagisme dans notre pays, il faut trois ingrédients : plus de prévention en direction des jeunes ; une lutte sans relâche contre le marché parallèle avec toutes les forces de l’ordre, y compris les polices municipales … plutôt que de les envoyer piéger les buralistes (voir Lmdt des 10 et 12 mars) ; donner du travail aux gens afin qu’ils retrouvent confiance en l’avenir ». En effet, le taux de prévalence tabagique chez les chômeurs est actuellement de 48 % (voir Lmdt du 24 février).
De son côté, Giovanni Risso (président des buralistes italiens et de la Confédération européenne des Détaillants de Tabac/ CEDT) a exhorté les manifestants : « nous ne pouvons et nous ne devons pas nous résigner. Notre dignité est en jeu, ainsi que notre travail et les sacrifices qu’il représente. Luttons contre la désinformation ainsi que la démagogie et défendons notre liberté d’expression.
« Et vous, Français, vous êtes les maîtres de la liberté d’expression ! ».