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13 Sep 2017 | Observatoire
 

Fumer régulièrement pendant des années provoque des changements dans les cellules pulmonaires qui les rendent plus vulnérables au développement d’un cancer, montre – s’il fallait le confirmer – une étude effectuée en laboratoire, publiée ce lundi 11 septembre dans la revue américaine Cancer Cell et reprise dans une dépêche AFP.

•• Ces chercheurs ont exposé quotidiennement, pendant 15 mois, des cellules de poumon humain à une forme liquide de cigarette, équivalant à une consommation d’un à deux paquets par jour durant vingt à trente ans. Après environ dix jours, ils ont observé des changements génétiques dans les cellules qui, après 15 mois, les prédisposaient davantage à un cancer.

« Quand on fume, on accumule des changements génétiques qui, nous pensons, accroissent les risques de provoquer des mutations responsables d’une tumeur », relève Stephen Baylin, co-directeur du programme de biologie du cancer à la faculté de médecine de l’université américaine Johns Hopkins, l’un des principaux auteurs de cette étude. 

•• Ces anomalies génétiques désactivent littéralement de multiples gènes qui sont nécessaires pour protéger des cellules normales du poumon contre le cancer, expliquent les scientifiques. Mais ces changements génétiques ne provoquent pas de mutations de l’ADN, ce qui suggère que les personnes qui arrêtent de fumer augmentent leurs chances de ne pas avoir de cancer.

•• « Cette étude laisse penser qu’il est peut-être possible d’inverser ces changements de l’ADN, plus aisément réversibles que des mutations, chez des fumeurs arrêtant la cigarette assez tôt », pointe Michelle Vaz, chercheuse à la faculté de médecine Johns Hopkins, une des co-auteurs.

•• Ces scientifiques mettent en garde contre le fait que leur modèle de recherche en laboratoire ne reproduit peut-être pas exactement ce qui se produit chez des personnes fumant pendant de nombreuses années. Mais selon eux, cette étude est un premier pas dans la compréhension des processus « épi-génétiques » qui pourraient se produire au tout début de la transformation des cellules saines en un cancer du poumon.

•• Les chercheurs soulignent également ignorer si leur modèle de recherche peut s’appliquer à des personnes qui fument des cigarettes électroniques ou d’autres formes de tabac.

 (Le sujet devrait rebondir / Lmdt).