Selon les derniers chiffres publiés par la Fédération interprofessionnelle de la Vape / Fivape (voir 15 février), 25 % des ventes des produits de vapotage sont réalisées en ligne, 15 % chez les buralistes et 60 % en boutiques (ndlr : ces chiffres différents d’autres études et estimations, voir 12 novembre 2022). L’Hexagone compterait aujourd’hui près de 3 500 boutiques.
« Pour se distinguer et concurrencer Internet, il faut proposer une valeur ajoutée » estime Jean Moiroud, président de la Fivape. Trois exemples décryptés par Les Échos …
•• Certains distributeurs ont réussi à se hisser en haut du podium, à l’image du Petit Vapoteur, créé à Cherbourg-en-Cotentin (Manche) en 2011 et qui se positionne désormais comme leader européen de la vente de produits de vapotage.
Avec plus de 2 millions de clients et un chiffre d’affaires de 113 millions d’euros en 2022. Les 317 salariés de la PME normande gèrent pas moins de 7 000 commandes quotidiennes, dont 82 % sont réalisées sur Internet, contre 90 % en 2020.
L’entreprise souhaite, cependant, diminuer les ventes en ligne pour ne pas pénaliser ses magasins. « Notre priorité pour 2023 est de développer nos magasins, tous en succursales, en France, au rythme de deux ouvertures par mois, et de nous implanter davantage au sud, là où nous sommes moins présents » explique Tanguy Gréard, cofondateur de l’entreprise.
•• Son concurrent Clopinette, une autre marque pionnière à dimension nationale créée en 2011 à Caen (voir 6 février 2021), ambitionne aussi de poursuivre son développement en physique.
A la tête d’un réseau de 110 magasins, dont 50 % en franchise, son dirigeant, Éric de Goussencourt, relève la tête après la crise sanitaire. « Depuis septembre 2022, nous retrouvons notre niveau d’avant-Covid. Et je sens, de la part de mes franchisés, une volonté d’ouvrir plus de magasins », indique-t-il. Avec un chiffre d’affaires de 26,4 millions d’euros et 160 salariés (plus de 300 avec ses franchises), il mise sa croissance sur les boutiques et les services proposés, avec l’objectif d’en ouvrir une par mois.
Face au marché en croissance, Éric de Gossencourt vient de lancer une nouvelle marque, Arsène Valentin, « pour capter les nombreux indépendants ou d’anciens franchisés qui ont envie de se rattacher à un groupe, avec une faible redevance ». En un an, 30 magasins ont déjà rejoint le nouveau réseau.
•• L’enseigne Cigusto propose une gamme de 4 000 liquides par magasin, des e-cigarettes accessibles en libre toucher et des prix alignés sur ceux du Web « avec le conseil en plus ». Fondée en 2013 par Hervé Delille, alors directeur général de But, l’entreprise de 400 salariés installée à Saran (Loiret), a ouvert en quatre ans 77 magasins pour atteindre aujourd’hui un total de 111, dont 98 % sont situés dans des centres commerciaux.
Un lieu stratégique pour toucher le maximum de consommateurs. Depuis 2021, Carmila, la foncière de Carrefour, a fait son entrée au capital du holding de l’entreprise à hauteur de 30 %. Une prise de participation qui facilite d’ailleurs l’implantation des magasins Cigusto dans les galeries commerciales du groupe.
Cette année, l’entreprise prévoit l’ouverture d’une quarantaine de boutiques supplémentaires avec un objectif à 250 à l’horizon 2025. Le chiffre d’affaires devrait suivre. Après 50 millions d’euros en 2022, il devrait quasiment doubler cette année pour atteindre 90 millions d’euros.