Un protocole d’accord a été signé, fin août dernier, sous la supervision du Ministère des Finances, entre la Régie nationale des Tabacs et des Allumettes (RNTA) et la Chambre nationale des grandes Surfaces pour autoriser la vente de cigarettes dans les supermarchés.
Cerner les contours du marché du tabac en Tunisie relève, pratiquement, de l’impossible, rapporte ainsi le média Tunisie Numérique.
•• En fait : à côté de la RNTA qui détient, normalement, le monopole de la production, de la culture et de la distribution du tabac, les réseaux informels (de « véritables cartels »), dominent presque tout le secteur : cela va des contrebandiers, au nombre indéfini …de kiosques de vente des fruits secs et autres gadgets, épiceries, marchands ambulants et vendeurs à la sauvette.
De gros soupçons planent sur ces réseaux en termes de pratiques de blanchiment d’argent et de financements occultes. Des sources financières dignes de confiance indiquent qu’environ 500 millions de dinars (150 millions d’euros) sont empochés par ces réseaux, annuellement.
•• À défaut d’être capable d’appliquer la loi et de mettre en place un contrôle efficace et strict – chose peu aisée dans un pays gangréné par la corruption et les réseaux mafieux – la solution de la vente des cigarettes dans les grandes surfaces apparait comme un remède pour que les cigarettes soient accessibles aux prix fixés par l’État.
Néanmoins, bureaucratie exige, il faudra attendre encore plusieurs textes administratifs et quelques mois avant de voir apparaître les premiers paquets de cigarettes dans les supermarchés.