Manifestement, les buralistes de l’Yonne ont bien compris la nécessité de se diversifier et de passer le cap supérieur de la Transformation. Trois exemples en sont donnés dans L’Yonne Républicain en écho à la Journée de la Transformation (voir 19 mars).
•• « On a voulu faire un bar-campagne à la ville » explique la patronne d’un bar-tabac dans le centre d’Auxerre, en listant l’essentiel des services qu’elle y propose aujourd’hui. Pêle-mêle : bar-tabac, jeux à gratter, colis, paiement des amendes et factures. « On met même un micro-ondes à disposition pour ceux qui souhaitent venir déjeuner ici. »
Autant d’atouts qui lui permettent d’accueillir une clientèle fidèle, de tous sexes, âges et catégories socioprofessionnelles confondus. « On est bien intégré dans le quartier », estime-t-elle même si elle estime manquer de visibilité. Le Fonds de transformation devrait justement permettre à l’établissement auxerrois de gagner en notoriété. Tout en conservant sa philosophie de convivialité.
La buraliste a déjà une idée précise des travaux qu’elle aimerait engager : « on voudrait moderniser la terrasse, la devanture. À l’intérieur, on souhaiterait aménager le linéaire tabac et le séparer davantage de la partie bar. On veut réintégrer un spot PMU pour les remboursements et décorer les lieux dans un style industriel ».
Pour ce faire, la quadragénaire sollicite un audit auprès de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI) de l’Yonne afin d’être accompagnée dans son projet, estimé « à environ 150 000 euros ».
•• C’est un montant de travaux similaire qui est envisagé du côté d’un restaurant-bar-tabac à Perrigny, où sont aussi vendus des produits régionaux. « Plusieurs experts de la CCI sont déjà venus sur place pour étudier notre dossier. Nous sommes en pleine finalisation de l’audit », témoigne celle qui en est patronne depuis le mois de juin 2020.
L’enveloppe allouée pourrait ici permettre, notamment, « de changer les fenêtres et l’enseigne », de mener des travaux d’accessibilité PMR (Personne à mobilité réduite) et d’agrandir la cuisine de l’établissement pour faire passer la salle « de 50 à 80 couverts » : « c’est indispensable car rien n’a été fait depuis trente ans. »
Six à neuf mois de travaux sont envisagés en ce sens. Dans un calendrier serré : « on devrait pouvoir être éligible à cette aide pour certains chantiers », estime-t-elle. « Pour l’instant, nous sommes dans la phase de collecte des devis, que l’on doit remettre avant fin septembre pour validation. C’est une condition sine qua non à l’obtention de cette aide de l’État » (voir 3 mars).
Après ça, elle devra être « en capacité de fournir les factures des travaux réalisés avant la fin décembre 2022 ». Ce qui ne semble pas évident étant donné la conjoncture actuelle en raison des difficultés d’approvisionnement et de coût des matières premières.
•• Le changement est, lui, déjà perceptible au tabac-presse à Brienon-sur-Armançon. Installé depuis 2012, le buraliste a en effet profité du fonds de transformation des buralistes pour revoir sa configuration (voir 21 mars).
Les travaux ont consisté à refaire la façade extérieure et à poser des lettres lumineuses en Led. En intérieur, nous avons installé des pavés Led au plafond et un décor lumineux en ciel bleu et soleil au-dessus de la caisse. Une climatisation a été installée, les peintures ont été refaites et on a revu l’agencement intérieur des lieux.
La partie librairie a aussi été développée avec un îlot central et une nouvelle colonne a été déployée pour tous les e-liquides des vapoteuses. « On s’est vraiment modernisé dans le but d’apporter quelque chose de nouveau à nos clients. » Avec à la clé une augmentation « de 5 % du chiffre d’affaires sur tout le magasin ».
Un leitmotiv répété à l’envi par Martine Richard, présidente de la Fédération de l’Yonne des buralistes et vice-présidente de la Confédération nationale. « Cette opération doit améliorer le confort de travail des buralistes et apporter une augmentation moyenne du chiffre d’affaires de 10 % sur l’ensemble des activités (hors tabac). »