Une fenêtre sur l’actualité quotidienne de tous les événements liés directement ou indirectement au tabac
4 Déc 2019 | Pression normative
 

Depuis septembre, dans l’agglomération de Toulouse, la mobilisation contre la pollution des mégots monte en puissance (voir 2 septembre).

À l’initiative de son Amicale des Commerçants et Artisans, qui a signé un contrat de partenariat avec Toulouse métropole, une expérimentation « zéro mégots » vient de se mettre en place dans le quartier toulousain de la Colombette, pour quatre mois. Pas question d’interdire aux gens de fumer, mais bien de les inciter à jeter leur cigarette, une fois terminée, dans des cendriers dédiés.

•• « Nous avons déterminé les endroits critiques et une douzaine de collecteurs de mégots vont y être installés sur les façades. Les commerçants qui s’engagent pourront mobiliser leurs clients à ne pas les jeter dans la rue, ils pourront aussi récupérer les mégots qui seront ensuite recyclés » précise, dans les médias locaux, François Scheerens, de l’Amicale dont 30 % des commerces sont déjà en mode « zéro déchets ».

•• Et c’est une jeune société toulousaine – la Boucle Verte – qui va durant quatre mois se charger de collecter ces mégots collectés. « Nous allons les stocker, puis nous les enverrons au recyclage, dans une société qui les transforme en plaque de cellulose, mais aussi à une jeune ingénieure qui essaie de développer de nouvelles techniques » indique Guillaume Dauzet, en charge de cette opération au sein de l’entreprise qui donne déjà une seconde vie aux canettes en aluminium et bouteilles en plastique de restaurants de street-food de la région.

•• En moins de trois semaines, sur les six premiers cendriers muraux installés, 3 500 mégots ont été collectés, soit près de 1,5 kilo. L’objectif est d’atteindre le chiffre de 10 000 par mois. Et en même temps, de faire prendre conscience aux fumeurs qu’ils peuvent réduire cette pollution.

•• « Cette expérimentation va nous permettre d’améliorer la propreté, de voir ce qu’il reste sur l’espace public et à quels moments certaines zones sont plus sales. Pour nous c’est aussi un moyen de voir si investir sur ce genre de collecte spécifique paye, comme la distribution de 50 000 cendriers de poche » relève Emilion Esnault, vice-président de Toulouse métropole à la propreté qui a investi 4000 euros dans cette opération.

•• Et si l’incitatif ne fonctionne pas, les agents dépendant de Toulouse -Métropole n’hésitent pas à dégainer leur carnet de PV. Depuis le début de l’année, 500 personnes ont en reçu un, en main propre, après avoir jeté leur mégot sur le pavé.