On se gardera d’épiloguer sur cette nouvelle contradiction qui voit un jeune parlementaire en pointe de la majorité s’exciter sur une nouvelle taxe (« une contribution exceptionnelle » pour les fabricants de tabac) au moment où le gouvernement essaie laborieusement de faire passer le message d’une « pause fiscale ».
En fait, Thomas Thévenoud – par son initiative présentée hier (voir Lemondedutabac du 18 septembre) – souhaite s’attaquer, par le truchement d’un rapport, au mode actuel d’homologation des prix du tabac ( « je veux savoir comment sont fixés ces prix. Pour moi, il y a un soupçon d’entente » a-t’il déclaré au Parisien / Aujourd’hui en France). Mais la question est de savoir si le député veut aller au fond des choses ou s’il cherche seulement à faire un coup « médiatico-idéologique » : taper sur « les grosses entreprises du tabac », c’est toujours facile.
N’oublions pas que le député PS de Saône-et-Loire avait fait parler de lui, il y a un an, en remettant en cause la TVA sur la restauration.
– On notera que Thomas Thévenoud parle de beaucoup de choses dans son interview mais jamais du marché parallèle du tabac. Un élément qui, pourtant, devrait être essentiel dans le processus de décisions des prix, étant donné ce qui se passe en termes de consommation aujourd’hui. Espérons que son rapport n’esquivera pas ce sujet essentiel, aujourd’hui. Et qu’il recommandera la mise en place d’études sérieuses et précises sur le tabac illégal avant toute fixation de nouveaux prix.
– Et que souhaite exactement le député dès lors qu’il remet en cause le système d’homologation trimestriel qui prévaut aujourd’hui ? Une fixation autoritaire des prix par le ministère de la Santé ? Un système complètement libéral où les fabricants peuvent baisser ou augmenter leurs tarifs à n’importe quel moment, quitte à déclencher des guerres des prix ?
Il va falloir que le député aille au bout de sa logique.