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31 Oct 2019 | Profession
 

La saison 2019 devrait permettre à la profession de retrouver des perspectives au niveau rémunération. C’est ce qu’espère Rémy Losser – président de la coopérative « Tabac Feuilles de France » (CT2F) – qui fédère les producteurs du nord de la Loire et représente 60 % des volumes nationaux.

Notamment en Alsace où les tabaculteurs, se sont tournés depuis une dizaine d’années vers le marché du tabac à chicha : un segment de niche plus rémunérateur, stable voire en légère croissance, selon les DNA / Dernières Nouvelles d’Alsace.

•• L’an dernier, la filière a connu ce que Rémy Losser appelle « un accident de parcours » dû à « une conjonction de facteurs » : soit la fermeture de l’usine de transformation France-Tabac de Sarlat (voir Lmdt des 28 août, 8 et 30 septembre).  Jusqu’à cette date, quasiment tout le tabac français était transformé et commercialisé par cette usine.

Mais, « le marché mondial s’est tendu avec la réduction des achats des cigarettiers, jusqu’à moins 40 % en Europe » explique Rémy Losser, toujours dans DNA. Cette déstabilisation globale du marché a entraîné une chute des prix, qui a affecté également dans une moindre mesure le créneau du tabac à chicha.

Pour les cultivateurs de tabac, la conséquence a été une baisse de rémunération de 50 centimes, alors que le prix moyen atteignait 3,50 euros, le kilo, il y a deux ans. D’un commun accord, France Tabac et Alliance One ont décidé de mettre fin à leur partenariat, établi il y a un peu plus d’un an (voir Lmdt du 13 août 2018) scellant le sort de Sarlat.

•• Depuis la fermeture officielle du site périgourdin, CT2F a dû trouver d’autres solutions pour écouler ses feuilles. Pour la récolte 2019, elle a garanti les débouchés « en contractualisant avec quatre opérateurs européens, chacun se chargeant de faire acheminer le tabac pour transformation dans une usine de son choix » détaille Rémy Losser.

Parmi ceux-ci, Alliance One, son partenaire historique. « On a passé un cap difficile, mais on est en mesure de repositionner notre coopérative pour donner un cadre et des perspectives aux producteurs alsacien » assure-t-il.

•• La fermeture de Sarlat a entraîné aussi une réorganisation des modalités de commercialisation. « L’acte de vente entre la coopérative et ses clients a été déplacé vers les fermes », où les acheteurs viennent évaluer la qualité des feuilles de tabac.

Ce qui, selon Olivier Riedinger, directeur de la CT2F présente des avantages : « les coûts sont optimisés : les charges logistiques sont prises en charge par l’acheteur. Les producteurs ont dû s’équiper en outils de manutention. Mais ils sont en prise directe avec le client ».

•• La filière alsacienne, concentrée sur le Bas-Rhin, compte aujourd’hui 56 tabaculteurs qui cultivent près de 600 hectares, faisant de ce département le premier de France en termes de tabaculture. L’Alsace représente 50 % des volumes de la coopérative Tabac Feuilles de France (CT2F).

Elle ne produit quasiment que du « Virginie », très recherché sur le marché de la chicha. Autre spécificité alsacienne, selon Rémy Losser : des exploitations plus spécialisées, plus professionnelles.