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21 Sep 2015 | Observatoire
 

Ivan BerlinÀ l’occasion de la « Journée mondiale de prévention contre le suicide » – le 10 septembre – le tabacologue (à la Pitié-Salpêtrière) et président de la Société française de tabacologie, Ivan Berlin, est revenu dans Ouest-France sur ses deux hypothèses de liens tabac-suicide (voir Lmdt du 30 avril). 

Son travail s’est basé sur une enquête américaine, analysée en collaboration avec l’université de Columbia (New York), au cours de laquelle plus de 30 000 adultes ont été interrogés deux fois (en 2001, puis en 2004) sur l’évolution de leur consommation d’alcool, de tabac et sur leur santé mentale.

328 ont déclaré avoir fait une tentative de suicide entre les deux entretiens. Et, ajoute Ivan Berlin : « on constate que le risque de tentative de suicide (TS) est 50 % plus élevé que chez les non-fumeurs, quelle que soit la consommation de cigarettes. Deux périodes sont plus dangereuses : quand on commence à fumer (risque trois fois plus grand) et quand on rechute après un arrêt prolongé (le risque de TS augmente de 4,5 fois) ».

Ses hypothèses : « fumer crée une hypoxie. Ce manque d’oxygène dans le sang pourrait expliquer le risque suicidaire constaté dans les populations qui viennent en montagne.

« Seconde piste : la fumée inhibe des enzymes – les monoamines oxydases – dans le cerveau. Cet effet du tabac rendrait les gens plus impulsifs et agressifs, y compris envers eux-mêmes. Proportionnellement, il y a davantage de suicidaires chez les fumeurs, mais l’étude montre que le tabac est un facteur de risque indépendant des autres facteurs potentiels ».

Reste à explorer l’autre piste : et si c’était le fait de connaître des tendances ou pulsions suicidaires qui amenait  à un comportement de fumeur ?