Aux confins de la Goutte-d’Or et du boulevard de la Chapelle, les quartiers de Château-Rouge et de Barbès, à Paris (18ème), constituent un marché de la contrefaçon à ciel ouvert que jamais personne, au fil des dernières décennies, n’a mis à mal.
Le député de la circonscription, Pierre-Yves Bournazel (Agir), travaille depuis deux ans sur cette problématique avec Christophe Blanchet (Calvados, Modem). Il a remis ce mercredi 9 décembre un rapport accablant à l’Assemblée nationale, selon Le Parisien (voir 26 et 25 juillet).
•• On y trouve presque tous les produits en version contrefaite : maroquinerie, lunettes, produits de beauté, médicaments, des chaussures … et bien sûr des cigarettes. De contrebande, mais aussi de contrefaçon, de plus en plus nombreuses (voir 25 février 2020 et 11 décembre 2019).
Le commissariat du 18ème arrondissement, qui compte les « spots » de Barbès et de la place de la Chapelle, a observé depuis quelque temps l’apparition de paquets de contrefaçon, rapporte le quotidien.
•• À l’origine du phénomène, l’installation d’usines clandestines équipées à partir du matériel d’entreprises en faillite, qui se procurent du tabac dans des pays comme la Pologne ou la Bulgarie, où sa culture est abondante. Le trafic est essentiellement aux mains de groupes criminels originaires d’Europe de l’Est, notamment d’Ukraine (voir ce jour).
La décision de porter progressivement le prix du paquet de cigarettes à 10 euros a créé un appel d’air pour les trafiquants, qui les revendent à moitié prix sur les trottoirs ou la Toile, rappelle le quotidien.
•• La préfecture de police, citée dans le rapport de Pierre-Yves Bournazel et Christophe Blanchet, souligne que « les juges peinent à comprendre la nuisance que représente la vente illégale de cinq à dix paquets de cigarettes sur la voie publique ».
Seul un PV est dressé, la marchandise saisie. Les vendeurs, eux, s’en tirent avec un rappel à la loi.