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16 Déc 2019 | Pression normative
 

La politique de lutte contre l’obésité en France est « volontariste mais mal coordonnée » et devrait passer par « une régulation plus contraignante » envers les industriels de l’agroalimentaire, juge la Cour des comptes dans un rapport, publié le 11 décembre.

« Pour améliorer la qualité nutritionnelle des aliments, les pouvoirs publics ont choisi une méthode incitative reposant sur le volontariat des industries », rappelle la Cour des Comptes. Or « les résultats obtenus par cette autorégulation montrent aujourd’hui leurs limite », estime-t-elle.

•• Elle cite l’exemple du Nutri-Score, échelle de couleurs qui note la qualité nutritionnelle des aliments industriels, mais qui n’est pas obligatoire, en raison de la réglementation européenne.

Sa généralisation « se heurte à l’opposition d’une partie des industriels, en particulier de nombreuses entreprises multinationales, notamment celles produisant des boissons ou aliments très sucrés et/ou gras », souligne la Cour. Plus de 180 fabricants et distributeurs ont adopté le Nutri-Score depuis son lancement il y a deux ans, d’après le ministère de la Santé. Mais selon l’association UFC-Que Choisir, il n’est présent que sur 5 % des produits vendus en grande distribution.

•• La Cour des comptes pointe aussi la publicité pour ces produits, qui vise les plus jeunes : « les tentatives d’encadrement accru du marketing dont les enfants sont les cibles dans les médias audiovisuels et numériques ont échoué ».

Parmi les pistes qu’envisage la Cour …bingo ! Vous avez deviné … une taxation supplémentaire des produits les moins bons au plan nutritionnel, dont « l’effet est largement démontré dans le cas du tabac ».

•• Par ailleurs, les actions menées dans le cadre des programmes nationaux successifs « ont souffert d’une insuffisante coordination », juge-t-elle. Elle reconnaît toutefois que « la France fait partie des rares pays qui se sont lancés (…) dans une politique publique de santé nutritionnelle ambitieuse » contre l’obésité.

•• Soit un coup de bec contre le quatrième plan gouvernemental pour la nutrition, dit « Programme national nutrition santé (PNNS) 4 », qui a été lancé par la ministre de la Santé Agnès Buzyn, le 20 septembre, pour la période 2019-23. Il a pour but de réduire le surpoids, l’obésité et la dénutrition chez les Français et d’encourager l’activité physique.

En 2014-2015, 13 % des enfants et adolescents en France étaient en surpoids et 4 % obèses, selon l’agence sanitaire Santé publique France. Pour les adultes (18-79 ans), ces chiffres se montent à 34 % et 17 %.