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6 Mai 2016 | Observatoire
 

femme enceinteLancée en avril dans seize maternités françaises, une étude de l’AP-HP – financée par l’Institut national du Cancer – teste l’efficacité des incitations financières dans le sevrage tabagique des femmes enceintes. « Une première étude a démontré l’inefficacité des patchs nicotiniques, à la fois sur l’abstinence et sur le poids de naissance. Du coup, nous avons voulu explorer d’autres pistes », explique Ivan Berlin, pharmacologue à la Pitié-Salpêtrière qui coordonne les travaux.

L’idée vient de Grande-Bretagne qui fournit plusieurs exemples dans le domaine de l’addiction, notamment pour les produits du type cocaïne ou héroïne. Même s’il s’agit de petites cohortes (groupes comparatifs) , ce système de récompense semble fonctionner. « Ce qui est logique », confirme Ivan Berlin, « l’addiction est une maladie de la récompense. Ici, on remplace une récompense par une autre ».

Cette étude, qui s’étale sur 36 mois, prévoit 3 à 5 consultations tabacologiques pour les femmes enceintes volontaires, et ce jusqu’à l’accouchement. Un rappel téléphonique pour faire le point est également prévu dans les six mois qui suivent la grossesse. Plus concrètement, les volontaires sont réparties en deux groupes : un groupe contrôle sans aucune compensation, et un groupe recevant des incitations financières, sous forme de bons d’achat de 20 euros « valables dans de nombreuses enseignes, dans les grandes surfaces ou d’autres magasins pour l’enfance, la maison, etc. ».

Pour prendre part à cette étude, les femmes doivent répondre à un certain nombre de critères d’éligibilité. Elles doivent ainsi être enceintes de moins de 18 semaines (4 mois et demi), être majeures, fumer au moins 5 cigarettes par jour ou 3 cigarettes roulées, être fortement motivées pour arrêter de fumer, ne pas utiliser de cigarette électronique ou d’autres produits de tabac.