Se faire livrer son colis chez un voisin et le récupérer à des horaires plus flexibles que dans un point de retrait. C’est la promesse de Pickme, jeune entreprise créée en novembre 2020. Depuis le 6 mai, Colissimo (voir 26 décembre et 18 novembre) expérimente ce service dans deux arrondissements parisiens (17ème et 18ème).
« Il y a forcément autour de chez vous des personnes disponibles à leur domicile pour réceptionner votre colis quand vous ne l’êtes pas », explique, dans Les Échos, Jessie Toulcanon, cofondatrice et présidente de Pickme. « C’est le futur de la livraison hors domicile, plus personne n’a envie de faire la queue pour récupérer son colis et respecter des horaires d’ouverture stricts pas forcément compatibles avec une vie de bureau » affirme-t-elle.
•• Les moyens de récupérer son colis sont nombreux, mais il existe aujourd’hui entre 10 et 30 % d’échecs de livraison sur les 800 millions de colis distribués chaque année en France, avec des conséquences lourdes.
D’après la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad), 60 % des consommateurs ne reviennent pas sur un site d’e-commerce après une mauvaise expérience de livraison, qui représente 53 % des réclamations faites au service client.
•• En un an et demi, plus de 60 000 colis ont été livrés grâce à un réseau de 70 500 « voisins-relais » ou « keepers », dans le jargon, dont 30 000 en Ile-de-France. La majorité des retraits de colis par les voisins ont lieu le soir, le week-end et le lundi, généralement jours de fermeture des commerces faisant office de points de retrait.
Avec une récompense pouvant aller jusqu’à un euro par colis réceptionné, le complément de revenu peut atteindre un plafond de 300 euros par mois. L’argent est disponible sur la cagnotte de l’application qui peut être à tout moment transféré vers un compte bancaire ou faire l’objet d’un don à une association comme la SPA ou la Croix-Rouge. Plus de 25 % des membres choisissent cette dernière option.
•• La croissance à deux chiffres de la start-up de 12 salariés, qui ne communique pas encore sur son chiffre d’affaires, devrait se poursuivre cette année, d’autant qu’elle envisage de se diversifier en proposant à ses « keepers » de se mettre eux-mêmes à la livraison à domicile dans leur quartier. Après l’Ile-de-France et 13 grandes villes comme Lyon, Bordeaux, Nantes et Strasbourg, un déploiement dans les zones périurbaines et rurales est également prévu.