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2 Août 2019 | Trafic
 

Après avoir fait des ravages à Mayotte et à la Réunion, le « tabac chamanique » – appelé aussi « drogue du chamane » – a fait parler de lui cette semaine, dans la Loire, après que plusieurs cas de cigarettes trafiquées « offertes », afin de voler des smartphones, aient été rapportés (voir Lmdt du 31 juillet).

Quelle est cette drogue qui inquiète les autorités ?

•• En France, les premiers cas avaient été signalés, dès 2011, dans les départements d’Outre-Mer, selon CNews. D’abord à Mayotte, puis plus récemment à la Réunion.

Des vidéos sur les réseaux sociaux avaient circulé, l’année dernière, montrant des personnes ayant consommé le « tabac chamanique » à demi-inconscientes, certaines les yeux révulsés et la bouche en rictus. Plusieurs cas d’hospitalisations avaient également été signalés.

•• Apparu pour la première fois aux États-Unis il y a une dizaine d’années, ce « tabac chimique » est vendu, notamment sur internet, comme du cannabis de synthèse. Outre-Atlantique – où il est appelé « K2 », ou « Spice » – il a notamment fait des ravages sur les campus universitaires, où 71 cas d’overdose avaient été recensés en l’espace de deux jours, en août 2018, à l’université de Yale.

En 2012, une étude, menée toujours aux États-Unis, avait estimé que 11% des adolescents américains avaient déjà testé ce cannabis de synthèse.

•• En apparence, ce produit ressemble à de l’herbe de cannabis, et se fume la plupart du temps mélangé à du tabac traditionnel. Les molécules présentes dans cette « drogue du chamane » sont, selon les médecins, 20 à 200 fois plus puissantes que le principe actif du cannabis, le THC, toujours d’après CNews.

Ce qui explique qu’elle peut causer des délires et paranoïas. Parmi les autres symptômes néfastes : malaises, tensions artérielles, problèmes de reins ou de foie, voire accidents cardiaques. Le cannabis de synthèse est beaucoup plus addictif que le cannabis classique, la dépendance pouvant s’installer en l’espace de quelques semaines.

•• Le nom de « drogue du chamane » a pu entraîner une certaine confusion avec une autre substance psychoactive, l’ayahuasca. Ce breuvage à base de lianes originaires d’Amazonie est utilisé en effet par les chamanes dans le cadre de pratiques rituelles.

Extrêmement puissante, elle peut provoquer des visions, que les adeptes qualifient de « voyage intérieur ».

De plus en plus répandue pour ses supposées vertus thérapeutiques, l’ayahuasca est interdite en France, et sa consommation en Amérique du Sud se fait de manière encadrée, en présence d’un chamane.