Plusieurs associations de commerçants voulaient interdire le Black Friday (voir 8 novembre). Mais le Gouvernement n’en a pas le pouvoir et l’e-commerce refuse, dans les circonstances actuelles, de faire une croix sur cette grosse période de ventes.
L’opération avec ses promotions alléchantes aura bien lieu le 27 novembre, alors que les commerces non essentiels seront encore fermés.
Et cela va faire un nouvel afflux de paquets chez les buralistes faisant du relais colis.
•• En France pour 2019, ce week-end de promotions avait généré 6 milliards d’euros de chiffre d’affaires, dont 5 en magasins et 1 sur Internet. Pas étonnant que les acteurs refusent de l’annuler. « Nous allons adapter le Black Friday au contexte, mais pas le supprimer. Les consommateurs et les vendeurs attendent cet événement », souligne Fabien Versavau, le PDG de Rakuten France, dans Le Parisien / Aujourd’hui en France.
Il avoue réfléchir à troquer le nom américain pour un autre, moins connoté négativement. « Mais annuler le Black Friday ne sauverait pas le petit commerce », relève Fabien Versavau, « nous préférons que l’opération commerciale soit maintenue et qu’elle serve à maximiser les ventes des boutiques fermées. Nous allons profiter de ce temps fort pour promouvoir nos vendeurs français dans les espaces publicitaires de notre site et dans nos newsletters ». »
•• L’annulation du Black Friday en ligne n’est pas plus à l’ordre du jour chez Fnac-Darty, Amazon ou Cdiscount.
« C’est notre plus gros week-end de l’année depuis deux ans », observe la Fnac, qui réclame surtout « la réouverture la plus rapide possible des magasins ». Fnac-Darty est l’un des plus gros bénéficiaires du Black Friday en France. Maintenu, « il sera quand même un peu différent des années précédentes » précise une porte-parole, « il deviendra une sorte de rampe de lancement de Noël ».
Dans les magasins physiques aussi, le Black Friday aura bien lieu. Chez Auchan, on assure que « le dispositif est maintenu, et nous ferons en sorte qu’il soit conforme au respect des gestes barrière » , indique un porte-parole.
•• Techniquement aussi, annuler le Black Friday est compliqué. « C’est un événement qui se prépare plusieurs mois à l’avance, pointe un connaisseur. Contrairement aux soldes, la vente à perte n’est pas autorisée. Pour proposer ces promotions, les marchands ont commandé de grosses quantités de produits auprès des fabricants. Il y a d’énormes problématiques industrielles derrière. »
•• Ces derniers jours, pourtant, Bercy avait tenté de reporter à tout prix le Black Friday. En vain. Car ça coince, les outils techniques pour encadrer l’événement font défaut : « le Black Friday est une opération de promotion privée et l’État n’a pas la main dessus, contrairement aux soldes ».
Les seuls leviers qu’il reste au Gouvernement ? La communication. Toutes les organisations professionnelles du commerce ont été contactées par Bercy pour trouver un compromis : « nous leur avons demandé d’être modérées sur les promotions et de les étaler dans le temps, peut-être pendant tout le mois de décembre, pour éviter une trop forte concentration des consommateurs en magasin autour du Black Friday ».