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3 Juin 2019 | Trafic
 

L’achat de tabac en dehors du circuit légal ne fléchit pas dans les grandes métropoles alsaciennes. C’est du moins ce que l’on peut déduire d’une enquête « ramasse-paquets », réalisée à la fin de l’année dernière et publiée par le quotidien DNA

Il dépasse même, globalement, la moyenne nationale, établie à 28 % (toujours à la fin de l’année dernière) : 36,20 % à Mulhouse, 34,20 % à Strasbourg (contre 28,30 % un an auparavant et environ 20 % dix-huit mois plus tôt).

Seules Colmar et Haguenau font figure d’exception avec respectivement 27,90 et 21,90 % (après avoir atteint les 46,70 et 40,70 %, six mois plus tôt, ou encore 32,40 et 26,40 %, à la fin 2017).

•• Ces données issues des enquêtes « ramasse-paquets » témoignent « de l’augmentation »  d’un phénomène dont les causes sont à rechercher du côté de « la fiscalité » assure Hervé Natali (responsable des Relations territoriales de Seita-Imperial Brands) dans cet article des Dernières Nouvelles d’Alsace (1er juin): « On peut dès lors s’inquiéter de l’effet des augmentations prévues jusqu’en novembre 2020, date à laquelle les paquets de 20 cigarettes atteindront tous les 10 euros comme le veut l’État », avance-t-il.

•• Hervé Natali ne vise pas tant les trafics que les achats outre-Rhin où les prix sont moins élevés. Les cigarettes allemandes y ont représenté, selon lui, 47 % du tabac « non domestique » consommé à la fin de l’année dernière.

« Ce pourcentage monte même à 55,6 % à Strasbourg », lance-t-il en ajoutant que 40 autres provenances de cigarettes ont été recensées dans la région. Parmi elles : des produits destinés aux marchés coréens, indonésien, mexicain, luxembourgeois, espagnol, italien, polonais, russe et algérien …

•• Tout en expliquant encore « ne pas avoir eu connaissance de réseaux de contrebande en Alsace, ce qui n’exclut pas des petits trafics », Hervé Natali pointe que les nouveaux marquages du système de traçabilité (voir Lmdt du 20 mai) ne « vont pas régler le commerce illicite ».

« Après le braquage d’un transporteur ou d’un débitant, les policiers vont pouvoir établir des liens en cas de découverte de paquets chez un individu », commente Hervé Natali. « Les douaniers vont, eux, repérer plus facilement la contrebande lors des contrôles, certes, mais ils ne vont pas, pour autant, pouvoir contrôler plus qu’ils ne l’ont fait jusqu’à présent. Le dispositif ne va donc pas changer la face du monde et encore moins le problème des achats frontaliers ».